Crédit Photo : NORBERTO DUARTE / AFP
Le président de la Conmebol, Alejandro Dominguez (2e à gauche), et le président de la FIFA, Gianni Infantino (2e à droite), accompagnés du président du Paraguay, Santiago Peña (à gauche), et du président de l'Uruguay, Luis Lacalle (à droite), signent un livre des minutes de la Coupe du monde 2030 lors du 78e Congrès ordinaire de la Conmebol à Luque, au Paraguay, le 11 avril 2024.
Malgré les critiques sur l'environnement et les droits humains, le Mondial-2030 de football sera confié mercredi par la Fifa au trio Espagne-Portugal-Maroc, avec trois matchs en Amérique du Sud. L'édition 2034, quant à elle, reviendra à l'Arabie Saoudite.
Les 211 fédérations membres doivent entériner cette double désignation par un vote unique, lors d'un Congrès virtuel à partir de 15 h 00 (14 h 00 GMT). L'absence de concurrence, après une série de désistements pour 2030 et une procédure express pour 2034, a éliminé tout suspense.
Le "Mondial du centenaire" unira six pays, un montage inédit depuis la première édition en 1930, qui s’était déroulée dans trois stades de Montevideo avec seulement 13 sélections engagées. Depuis, le nombre de participants n'a cessé d'augmenter: 32 au Mondial-2022 et 48 dès 2026.
Après trois rencontres en Uruguay, en Argentine et au Paraguay prévues les 8 et 9 juin 2030, dans la fraîcheur de l'hiver austral, les six équipes concernées et leurs supporters traverseront l'Atlantique pour les 101 autres matchs, du 13 juin au 21 juillet.
Avec 11 des 20 stades proposés, l'Espagne devrait être l'hôte principal, après avoir déjà organisé le Mondial 1982. De son côté, le Maroc, candidat malheureux à cinq reprises, deviendra le deuxième pays africain à accueillir la compétition, après l'Afrique du Sud en 2010.
Diplomatie sportive saoudienne
L'Espagne et le Maroc se disputent encore le match d'ouverture et la finale, avec des propositions respectives: le Santiago Bernabeu de Madrid, le Camp Nou de Barcelone ou la future enceinte Hassan-II entre Casablanca et Rabat, qui ambitionne de devenir le
"plus grand stade du monde"
avec 115 000 places.
Le Portugal, organisateur de l'Euro 2004 mais jamais associé à un Mondial de football, propose les deux stades de Lisbonne et celui de Porto, et espère obtenir une demi-finale.
En invoquant le principe de rotation continentale, la Fifa a limité aux confédérations asiatique et océanique son appel à candidatures pour 2034, lancé à l'automne 2023.
L'Arabie Saoudite, superpuissance émergente du sport mondial - de la F1 aux Jeux asiatiques d'hiver 2029 - est restée seule candidate après le désistement de l'Australie et de l'Indonésie, ainsi que le recul des ambitions chinoises.
Le royaume ultraconservateur, engagé dans une stratégie de diversification économique et d'amélioration de son image, ne dispose actuellement que de deux des 14 stades requis, ayant une capacité minimale de 40 000 places.
L'été brûlant pourrait imposer un décalage de la compétition en hiver, comme pour le Mondial-2022 au Qatar, mais il faudra composer avec le ramadan, attendu en décembre.
La formule tricontinentale de 2030, combinée à la désignation de l'Arabie Saoudite, a suscité de vives critiques. Amnesty International et Sports and Rights Alliance (SRA) ont même demandé à la Fifa d'
"interrompre le processus de candidature".
"Si la Coupe du monde est devenue si complexe que la Fifa n'a d'autre choix qu'entre l'Arabie Saoudite et une organisation dans six pays, alors le modèle doit être reconsidéré",
a estimé l'association Football Supporters Europe (FSE).
Pour 2030, FSE déplore les
"déplacements aériens inutiles"
à l'encontre des engagements environnementaux de la Fifa, bien que celle-ci précise que 101 des 104 matchs se dérouleront dans des pays voisins.
Les critiques portent aussi sur l'accueil prévu en 2034 dans un pays au bilan controversé en termes de droits humains. Les ONG dénoncent notamment les risques d'exploitation des travailleurs migrants et les discriminations envers les femmes.
La Fifa reconnaît dans son rapport d'évaluation que les engagements saoudiens en matière de droits humains nécessiteront
"un effort significatif".
Elle estime néanmoins que la compétition pourrait être
"un catalyseur pour des réformes en cours et à venir".
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