L'incapacité du monde à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui s'élèvent à environ 53 milliards de tonnes de CO2 équivalent par an, a propulsé des technologies autrefois marginales au centre des enjeux politiques, de la recherche et des investissements climatiques. Mais il faut distinguer le captage et l'élimination du carbone.
Captage
Le "captage du carbone" consiste à reprendre le CO2 s'échappant des centrales fonctionnant ayant brûlé du charbon ou du gaz, ou issu des processus de fabrication du ciment, du plastique ou de l'acier.
Une fois isolé, le CO2 peut être utilisé comme matière première pour fabriquer des produits ("captage du carbone et utilisation", abrégé en CCU), ou stocké en profondeur ("captage et stockage", ou CCS), notamment dans des anciennes cavités vides de pétrole ou de gaz.
Néanmoins, lorsqu'on récupère ainsi du CO2 et qu'on le stocke, la quantité de CO2 dans l'air ne diminue pas: on a seulement empêché d'en rajouter dans l'atmosphère.
Élimination
Les techniques d'élimination du dioxyde de carbone (CDR, en anglais) entraînent quant à elles une réduction nette du CO2 atmosphérique et pourraient à terme contribuer à faire baisser la température sur la Terre.
Selon le premier State of Carbon Dioxide Report, deux milliards de tonnes de CO2 sont captées chaque année dans le monde, dont plus de 99,9% grâce aux techniques "conventionnelles" telles que la restauration et l'expansion des forêts et des zones humides, qui absorbent le CO2 par le processus naturel de la photosynthèse.
Sa contribution actuelle est anecdotique: moins de 20 usines dans le monde aspirent environ autant de CO2 en un an (10.000 tonnes) que le monde en émet en 10 secondes.
L'Agence internationale de l'énergie envisage dans l'un de ses scénarios que 60 millions de tonnes de CO2 équivalent soient ainsi captées en 2030. Et la première centrale pouvant aspirer un million de tonnes de CO2 par an doit ouvrir aux États-Unis l'année prochaine.