Et dans le désert de l'est du pays, des hommes suspectés d'appartenir à l'organisation ultraradicale et juchés sur des motos ont ouvert le feu et tué cinq bergers dans la province de Deir Ezzor, avant de s'emparer du bétail, a ajouté l'ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Deux autres bergers ont été enlevés, selon l'OSDH.
Dans la même province, les corps décomposés de deux civils ont été retrouvés. Selon l'OSDH, ils avaient été tués quelques jours plus tôt par des membres de Daech, pendant qu'ils ramassaient, eux aussi, des truffes des sables.
Plus de 240 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis début février en ramassant des truffes des sables revendues à prix d'or, lors d'attaques de combattants de Daech dans le désert ou dans des explosions de mines, selon un décompte de l'OSDH.
Le groupe terroriste qui a contrôlé de vastes territoires à partir de 2014 en Syrie, a été défait territorialement en mars 2019 dans ce pays par une coalition internationale antiterroriste dirigée par les États-Unis et les Kurdes.
Depuis le début d'année, des cellules de Daech éparpillées dans le désert y ont cependant multiplié les attaques meurtrières.
Dans un pays à l'économie dévastée par plus d'une décennie de guerre et de lourdes sanctions internationales et où le salaire mensuel moyen est de 18 dollars environ, la récolte des truffes peut représenter un gagne-pain très intéressant.
Moins parfumées que les truffes françaises ou italiennes, les truffes des sables ne peuvent être ramassées qu'à la saison des pluies, entre février et avril.
Mi-février, 68 personnes, dont 61 civils et sept militaires, avaient été tués dans l'est de la province de Homs (centre) dans une attaque attribuée à Daech.
Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière menée par l'organisation terroriste depuis plus d'un an et l'assaut mené contre la prison de Ghwayran dans une région tenue par les forces kurdes, dans le nord-est de la Syrie. L'attaque avait fait 373 morts dont 268 jihadistes, à l'issue de plusieurs jours de combats intenses, selon l'OSDH.
Le conflit syrien, déclenché par la répression en 2011 de manifestations prodémocratie, a fait un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.