Suède: le Premier ministre condamne l'appel de l'extrême droite à démolir des mosquées

La rédaction
19:2227/11/2023, lundi
MAJ: 27/11/2023, lundi
AFP
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson. Crédit photo: MIKKO STIG / LEHTIKUVA / AFP
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson. Crédit photo: MIKKO STIG / LEHTIKUVA / AFP

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a dénoncé lundi les déclarations "irrespectueuses" du chef de l'extrême droite, soutien du gouvernement, qui a demandé la destruction de certaines mosquées.

Le chef du parti des Démocrates de Suède (SD), Jimmie Åkesson, a dit samedi, lors d'un discours à l'occasion du congrès annuel du parti, vouloir détruire les mosquées véhiculant des messages
"anti-suédois".

"Nous devons également commencer à confisquer et à démolir les mosquées où de la propagande anti-démocratique, anti-suédoise, homophobe, antisémite ou de la désinformation générale est diffusée"
, a-t-il dit.

Ulf Kristersson, un conservateur dont le gouvernement de coalition est soutenu par le SD sans toutefois compter de membre de ce parti en son sein, a condamné ces déclarations.


"Je pense que c'est une manière irrespectueuse de s'exprimer, une façon polarisante de s'exprimer"
, a-t-il dit lundi à la chaine publique de télévision SVT. Et d'ajouter:

Cela donne une mauvaise image de ce que la Suède représente au niveau international.

Les réactions en Suède et à l'étranger aux déclarations d'Åkesson ont poussé le Premier ministre à réaffirmer, dans un message sur X,
"le droit constitutionnel à la liberté de religion"
en Suède.

Le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson.

"En Suède, nous ne démolissons pas les lieux de culte. En tant que société, nous devons lutter contre l'extrémisme violent, quels que soient ses motifs, mais nous devons le faire dans le cadre d'un État démocratique et de droit"
, selon cette déclaration de M. Kristersson.

L'ancienne Première ministre social-démocrate, Magdalena Andersson avait appelé dimanche M. Kristersson à dénoncer officiellement les propos du chef du SD et à renvoyer tous les fonctionnaires membres du SD travaillant dans les cabinets ministériels.

"Cela détériore l'image de la Suède, ne facilite pas notre candidature à l'Otan et accroit la polarisation dans notre pays. Ce n'est pas donner la priorité à la Suède et à la sécurité du peuple suédois",
a-t-elle estimé sur X.

La Suède, dont la candidature à l'Otan est suspendue à la ratification par la Hongrie et la Türkiye, a vu ses relations avec plusieurs pays du Moyen-Orient se tendre pendant l'été notamment en raison de la protection de l'État vis-à-vis des actions relatives au non-respect des valeurs religieuses et des autodafés du Noble Coran.


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