L'Ouganda a annoncé que 54 soldats avaient été tués le 26 mai en Somalie dans l'attaque revendiquée par les shebab contre une base de l'Union africaine (UA), l'une des plus meurtrières de ces derniers mois dans le pays.
Cet assaut contre la base de la force de l'UA en Somalie (Atmis), tenue par des militaires ougandais, avait été lancé à l'aube à Bulo Marer, à 120 km au sud-ouest de la capitale Mogadiscio, avec une voiture piégée et des kamikazes, et suivi d'affrontements à l'arme automatique.
Ni l'Atmis, ni Mogadiscio n'ont donné de bilan, finalement annoncé samedi soir par le président ougandais Yoweri Museveni.
L'attaque a été condamnée par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Violences et sécheresse
Les shebab combattent le gouvernement somalien et ses alliés internationaux afin d'instaurer la loi islamique dans ce pays de la Corne de l'Afrique.
Pour les contrer, l'Union africaine avait déployé en 2007 une force composée de militaires et policiers venus d'Ouganda, du Burundi, de Djibouti, d'Ethiopie et du Kenya, baptisée Amisom et autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Chassés des principales villes en 2011-2012, les shebab restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.
En mai 2022, ils ont lancé une attaque d'envergure contre une base de l'Atmis tenue par des soldats burundais au nord de Mogadiscio. Ni les autorités somaliennes, ni l'UA n'ont donné de bilan mais des sources militaires burundaises ont fait état auprès de l'AFP de 45 soldats tués ou manquant à l'appel.
Malgré ces revers, les shebab ont continué à mener des attentats meurtriers, y compris au coeur des villes et des installations militaires.
Le 29 octobre 2022, deux voitures piégées ont explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333, l'attaque la plus meurtrière en cinq ans dans le pays.
Dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en février, le secrétaire général Antonio Guterres a affirmé que 2022 avait été l'année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des shebab.
Environ la moitié de la population somalienne aura besoin d'aide humanitaire cette année, avec 8,3 millions de personnes touchées par la sécheresse, estime l'ONU.