Le sort judiciaire de M. Sonko, l'une des principales figures de l'opposition, candidat déclaré à la présidentielle, crispe la vie politique sénégalaise depuis 2021 et a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.
Selon son camp, il jouit toujours de ses droits civiques depuis qu'un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales.
L'audience s'est ouverte jeudi matin en l'absence du prévenu mais en présence des avocats des deux parties, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Sonko avait été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts. À l'époque, cette condamnation ne pouvait remettre en question son éligibilité, comme l'avait signifié ses avocats.
Cette peine est perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle, mais la lecture des articles 29 et 30 du code électoral semble cependant laisser encore une place à la discussion, la zone grise se situant exactement sur le seuil des six mois avec sursis.
Cependant, statuant sur son retrait des listes électorales, le 14 décembre dernier, un juge de Dakar a demandé sa réintégration puisque, selon lui, la contumace a été anéantie dès l'arrestation de Sonko.
Il est emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation dont appel à l'insurrection et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle.
La personnalité de M. Sonko divise. Son discours souverainiste, panafricaniste et social, ses diatribes contre les élites, la corruption et l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française lui valent une forte adhésion parmi les jeunes.