Sénégal: la Cour suprême statue sur le procès pour diffamation d'Ousmane Sonko

La rédaction
16:124/01/2024, Perşembe
MAJ: 4/01/2024, Perşembe
AFP
Le chef de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko.
Crédit Photo : Seyllou / AFP
Le chef de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko.

La Cour suprême sénégalaise statue jeudi sur la condamnation pour diffamation à six mois de prison avec sursis contre Ousmane Sonko et sa décision pourrait compromettre définitivement les chances de l'opposant emprisonné de participer à la présidentielle du 25 février.

Le sort judiciaire de M. Sonko, l'une des principales figures de l'opposition, candidat déclaré à la présidentielle, crispe la vie politique sénégalaise depuis 2021 et a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.


Selon son camp, il jouit toujours de ses droits civiques depuis qu'un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales.


L'audience s'est ouverte jeudi matin en l'absence du prévenu mais en présence des avocats des deux parties, a constaté un journaliste de l'AFP.


Ousmane Sonko, 49 ans, troisième lors de la présidentielle de 2019, est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour
"diffamation, injures et faux"
.

M. Sonko avait été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts. À l'époque, cette condamnation ne pouvait remettre en question son éligibilité, comme l'avait signifié ses avocats.


En appel au mois de mai, et en l'absence de M. Sonko, la justice a durci la peine, confirmant les 200 millions de francs CFA de dédommagement, mais portant à six mois l'emprisonnement avec sursis.

Cette peine est perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle, mais la lecture des articles 29 et 30 du code électoral semble cependant laisser encore une place à la discussion, la zone grise se situant exactement sur le seuil des six mois avec sursis.


La décision de la Cour suprême devrait clôturer cette affaire même si les avocats de la défense ont soulevé une exception d'inconstitutionnalité que la Cour pourrait renvoyer pour observation au Conseil Constitutionnel, comme prévu par la loi sénégalaise, avant de pouvoir statuer définitivement.

Dans une autre procédure, M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de
"corruption de jeunesse"
et condamné à deux ans de prison ferme. L'opposant ne s'était pas présenté au procès et a été condamné par contumace.

Cependant, statuant sur son retrait des listes électorales, le 14 décembre dernier, un juge de Dakar a demandé sa réintégration puisque, selon lui, la contumace a été anéantie dès l'arrestation de Sonko.


Il est emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation dont appel à l'insurrection et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle.


La personnalité de M. Sonko divise. Son discours souverainiste, panafricaniste et social, ses diatribes contre les élites, la corruption et l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française lui valent une forte adhésion parmi les jeunes.


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