Reprise de combats dans l'est de la RDC: des morts et des milliers de déplacés

16:119/10/2023, lundi
MAJ: 9/10/2023, lundi
AFP
Crédit photo: Guerchom Ndebo / AFP
Crédit photo: Guerchom Ndebo / AFP

Au moins cinq civils ont été tués et plus de 51 000 personnes ont été "contraintes de fuir leurs maisons", a indiqué samedi la coordination humanitaire de l'ONU (OCHA) après de nouveaux affrontements dans l'est de la République démocratique du Congo.

Après six mois de calme précaire entrecoupé d'attaques, des combats ont repris début octobre entre des groupes armés locaux et les rebelles du M23 soutenus par l'armée rwandaise dans la province du Nord-Kivu.


La
"résurgence de violents affrontements depuis le 1er octobre"
, selon l'OCHA,
"fait craindre une nouvelle détérioration de la situation humanitaire".

Les principaux groupes armés du Nord-Kivu, pourtant réunis fin septembre à l'appel des autorités militaires à Goma, la capitale provinciale, où ils avaient déclaré
"être prêts à déposer les armes"
, ont lancé début octobre des attaques coordonnées contre des villages dans les territoires de Masisi et Rutshuru.

Dans des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, ces miliciens déclarent être des
"volontaires pour la défense de la patrie"
et se filment en train de tirer et d'incendier des maisons.

La circulation a été interrompue sur l'une des routes principales du Nord-Kivu à cause des affrontements.

Un des chefs de groupes armés parmi les plus connus, le "général" autoproclamé Guidon Shimiray, sous sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU et sous mandat d'arrêt de la justice congolaise, paradait avec ses hommes vendredi dans la ville de Kitshanga (environ 50 km au nord-ouest de Goma), d'où l'armée congolaise avait été chassée par le M23 en janvier.


Samedi, un habitant de Kitshanga, sous couvert d'anonymat, a déclaré à l'AFP que
"le matin, des coups de balles ont retenti"
et que
"les groupes d'autodéfense ont fui"
. Il ajoute que
"certains ont pillé les biens de la population"
en partant et que
"les rebelles du M23 ont repris le contrôle de la zone".

D'autres habitants joints par téléphone ont déclaré être en train de fuir vers le nord à cause des combats.
"Des centaines"
d'autres, donc cinq blessés par balles, selon un infirmier, ont trouvé refuge dans un centre de santé.

Réapparue fin 2021, la rébellion du M23, majoritairement tutsi, s'est emparée de larges pans de la province, provoquant la fuite de plus d'un million de personnes.


Dans les zones où les affrontements se déroulent, plusieurs milliers de soldats d'une force d'Afrique de l'est sont déployés depuis le début de l'année pour garantir théoriquement une zone tampon entre les belligérants.

Durant la semaine, les FARDC (Forces armées de la RDC) ont déclaré n'être concernées
"ni de près, ni de loin"
par la reprise des hostilités, sans pour autant condamner l'offensive des groupes armés.

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