Les armes à sous-munitions ont fait plus de 900 victimes en Ukraine en 2022, la majorité ayant été tuées ou blessées lors d'attaques russes, selon un rapport publié mardi par une coalition d'ONG.
Rien que dans ce pays, les attaques perpétrées avec ce type d'armes ont tué et blessé au moins 890 personnes l'an dernier, en grande majorité des civils. Vingt-six autres ont été tuées ou blessées par des résidus de ces armes.
Mais de nombreuses victimes pourraient ne pas avoir été recensées, ce qui est le cas lors d'au moins 51 attaques, a indiqué à l'AFP Loren Persi, un des auteurs du rapport.
Les armes à sous-munitions consistent en des explosifs -les sous-munitions- dispersés sur une large surface à partir de roquettes, missiles ou autres obus. Ces sous-munitions présentent souvent un danger durable, en particulier pour les civils, parce qu'un pourcentage non négligeable n'explose pas comme prévu.
Record depuis 2010
Sur le total des victimes, 987 ont été tuées ou blessées lors d'attaques et au moins 185 personnes ont été tuées ou blessées par des résidus.
Outre l'Ukraine, des attaques par armes à sous-munitions ont été enregistrées en Syrie et en Birmanie, où les forces armées en ont fait usage. Dans les autres pays, ce sont les résidus de ces armes qui font des victimes.
En juillet, les Etats-Unis -qui n'ont ni ratifié ni signé le traité- ont livré à Kiev des armes à sous-munitions.
Le dernier fabricant américain d'armes à sous-munitions a mis fin à sa production en 2016, mais selon l'Observatoire, les Etats-Unis développent et produisent des armes de remplacement qui peuvent encore entrer dans la définition des armes à sous-munitions interdites par la convention.
Selon le rapport, la Russie a elle continué de produire des nouvelles armes à sous-munitions en 2022, dont au moins deux types nouvellement développés que ses forces utilisent en Ukraine.