L'explosion s'est produite lundi à l'heure de la prière du midi dans ce lieu extrêmement sensible de la ville, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l'Afghanistan et où la situation sécuritaire s'est dégradée ces derniers mois.
Dans la nuit, au moins neuf corps ont été découverts dans les décombres de la mosquée, dont le toit et un mur se sont écroulés sous le souffle de l'explosion.
Muhammad Asim Khan, porte-parole de l'hôpital Lady Reading de Peshawar, a indiqué à l'AFP que le bilan était passé à 83 morts, au fur et à mesure de la découverte de nouveaux corps.
Au moins 20 policiers ont été enterrés lundi soir lors d'une cérémonie avec garde d'honneur, leurs cercueils alignés et ceints du drapeau pakistanais, a précisé à l'AFP un responsable de la police.
Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité.
Après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés par les talibans pakistanais du Tehreek Taliban Pakistan (TTP), l'EI-K, la branche régionale du groupe Etat islamique (EI), ou des groupes séparatistes baloutches.
Le quartier général de la police à Peshawar est l'une des zones les mieux surveillées de la ville. Il abrite aussi les locaux de différentes agences de renseignement.
Selon la police, l'explosion est survenue au deuxième rang des fidèles rassemblés pour la prière.
La capitale et le reste du pays, notamment à la frontière avec l'Afghanistan, ont été placés sous alerte sécurité encore accrue.
Cet attentat a eu lieu le jour même où le président des Emirats arabes unis, Mohamed ben Zayed Al Nahyan, devait effectuer une visite officielle à Islamabad. Celle-ci a été annulée au dernier moment lundi, officiellement en raison de la météo pluvieuse.
Peshawar a été ravagée par des attentats quasi quotidiens pendant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s'y était grandement améliorée ces dernières années. Elle s'est à nouveau dégradée depuis quelques mois.
En mars 2022, un attentat suicide revendiqué par l'EI-K dans une mosquée chiite de Peshawar avait fait 64 morts. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière au Pakistan depuis 2018.