Les dirigeants européens vont chercher jeudi à convaincre l'inflexible Premier ministre hongrois Viktor Orban d'accepter que l'UE ouvre des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et de renoncer à son veto sur une aide cruciale à ce pays en guerre.
Et de marteler:
Nous devons l'empêcher même si les 26 autres membres sont d'une autre opinion.
Kiev estime de son côté avoir rempli toutes les conditions réclamées par Bruxelles avant l'ouverture de ces négociations, et attend maintenant avec impatience un encouragement des Européens, dont elle a grand besoin.
Depuis des semaines les nuages s'accumulent au-dessus de l'Ukraine: sa contre-offensive militaire n'a pas produit de percée décisive. Des dizaines de personnes ont été blessées dans la nuit de mardi à mercredi par une salve de missiles russes contre Kiev, le plus lourd bilan depuis des mois dans la capitale. Et une frappe a encore fait 11 blessés jeudi à l'aube dans la région d'Odessa, dans le sud du pays, selon les services de secours.
De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé jeudi que neuf drones ukrainiens avaient été abattus dans les régions de Kalouga et de Moscou.
Le président du Conseil européen Charles Michel, qui dirige les débats des 27 lors des sommets a assuré mercredi:
Je vais rencontrer Viktor Orban et je travaille nuit et jour pour obtenir des décisions positives.
Encore faut-il savoir ce que le Premier ministre hongrois, souvent seul contre tous, entend cette fois obtenir.
Ce dernier jure néanmoins que cette décision, annoncée opportunément à la veille du sommet, ne changera rien à sa position de principe sur l'Ukraine.
"Veto" de Poutine
Il n'a aucune raison de bloquer une adhésion ukrainienne à l'UE.
Le dirigeant hongrois cédera-t-il finalement à la pression de ses partenaires européens, comme il l'a déjà fait dans le passé, après avoir obtenu certaines concessions ?
Encore faut-il lui offrir une porte de sortie, sans désespérer l'Ukraine.
Les termes d'un compromis pourraient reposer sur le calendrier.
Les 27 pourraient tenter de trouver une formulation autour de ce calendrier, qui rassurerait Kiev tout en ne froissant pas Budapest, selon des diplomates.
À moins que Viktor Orban ne soit cette fois tenté d'aller jusqu'au bout.