La clinique de Médecins sans frontières (MSF) près d’un nouveau camp de fortune sur l’île de Lesbos, le 15 septembre 2020. @ ANGELOS TZORTZINIS / AFP
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a demandé à la justice grecque d'abandonner toutes les accusations retenues contre des humanitaires portant secours aux migrants et dont le procès se déroule actuellement sur l'île de Lesbos en Grèce.
"Ce genre de procès est vraiment inquiétant, parce qu'ils criminalisent les actions qui sauvent la vie des gens et créent un dangereux précédent"
, a dénoncé Elizabeth Throssell, une porte-parole du Haut-Commissariat, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.
La justice grecque accuse 24 travailleurs humanitaires d'"espionnage", parmi lesquels la réfugiée syrienne Sarah Mardini, qui a inspiré avec sa soeur nageuse olympique une fiction diffusée sur Netflix.
"Sauver des vies et fournir une aide humanitaire ne devrait jamais être criminalisé. De telles actions sont, tout simplement, un impératif humanitaire et des droits humains"
, a insisté la porte-parole du Haut-Commissariat.
La Cour de Mytilène, chef-lieu de l'île grecque de Lesbos, devait rendre sa décision dans la journée sur l'annulation éventuelle d'une partie de la procédure, celle portant sur les accusations d'"espionnage" en raison de vices de procédure.
Si elle était décidée, elle mettrait un terme immédiat à ce procès dénoncé comme une
par Amnesty International. Le procureur a demandé vendredi matin cette annulation, selon une correspondante de l’AFP sur place.
Mme Throssel a insisté sur
de ce genre de poursuites,
"les défenseurs des droits de l'homme et les organisations humanitaires ayant été contraints de suspendre leur travail en faveur des droits de l'homme en Grèce et dans d'autres pays de l'UE"
, a-t-elle souligné.
"Malgré le besoin critique d'assistance vitale en Méditerranée orientale"
, où près de 500 migrants sont morts ou ont disparu depuis 2021 selon l'Organisation internationale pour les migrations,
"il n'y a actuellement aucune organisation civile de recherche et de sauvetage opérant en Grèce"
, a rappelé Mme Throssell.
Le Haut-Commissariat craint également que la législation dans un certain nombre de pays européens
"ne soit utilisée pour criminaliser à la fois les migrants et ceux qui les assistent"
, a-t-elle souligné, ajoutant que
"la lutte contre le trafic de migrants repose en fin de compte sur l'amélioration des voies sûres pour la migration régulière"
.
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