Liban: interdiction des bipeurs après explosions mortelles, tensions avec Israël

Crédit Photo : Rabih DAHER / AFP

Les forces de l'armée libanaise se préparant à détruire, par une explosion contrôlée, un appareil de communication trouvé au sol dans le sud du Liban, le 19 septembre 2024.

La Direction générale de l'aviation civile du Liban a interdit l'utilisation de bipeurs et talkies-walkies à bord des avions de ligne.

Cette mesure intervient à la suite d'une série d'explosions d'appareils de communication, qui ont provoqué la mort de 37 personnes et fait 3 539 blessés, à travers tout le pays entre mardi et mercredi.

Les explosions ont touché plusieurs régions, provoquant la panique parmi la population. La direction de l'aviation civile a informé les compagnies aériennes opérant à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth de l'interdiction stricte de transporter ces appareils, que ce soit en cabine ou en soute. Toute tentative de transport entraînera la confiscation immédiate des dispositifs.

Selon les autorités libanaises, la première vague d'explosions, survenue mardi, impliquait des bipeurs, causant la mort de 12 personnes. La seconde, survenue mercredi, a impliqué des talkies-walkies et a tué 25 autres personnes.

Le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, a précisé lors d'une conférence de presse que 226 blessés sont encore hospitalisés, certains dans un état critique.

De plus, plus de 500 personnes ont été grièvement blessées aux yeux, et environ 300 d'entre elles ont complètement perdu la vue, selon la chaîne libanaise MTV.

Parallèlement, l'armée libanaise a lancé des opérations de neutralisation des appareils suspects dans plusieurs régions du pays. Ces opérations visent à éviter de nouvelles explosions, et les citoyens sont invités à signaler tout objet suspect à l'armée, qui a intensifié ses efforts pour sécuriser les zones touchées.

Le Hezbollah, a rapidement réagi en accusant Israël d'être à l'origine des explosions, promettant de riposter à ce qu'il a qualifié de

"crime délibéré."

Le gouvernement libanais a soutenu cette accusation, tandis qu'Israël n'a pour l'instant émis aucun commentaire officiel.

Ces événements surviennent alors que la tension monte entre Israël et le Hezbollah, exacerbée par l'offensive israélienne contre la bande de Gaza qui a déjà fait plus de 41 300 victimes, principalement des femmes et des enfants, depuis l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023.

Le contexte régional est marqué par une escalade de la violence, rendant la situation encore plus tendue, avec des frappes transfrontalières entre Israël et le Hezbollah devenant de plus en plus fréquentes.

Alors que les opérations de sécurisation se poursuivent au Liban, l'impact des explosions et la peur de nouvelles attaques continuent de paralyser certaines régions du pays.