En Italie, une proposition de loi du parti d'extrême droite "Frères d’Italie", visant à interdire l'utilisation des hangars et garages comme mosquées, a suscité des controverses.
Selon les articles parus dans la presse italienne intitulés, "Pas de place pour les mosquées dans les entrepôts industriels et les garages", le président de la Chambre des députés du parti d'extrême droite "Frères d’Italie" (FdI), Tommaso Foti, l'un des principaux partenaires du gouvernement de coalition de droite, a été le premier signataire de la proposition législative au sein de la Commission de l’environnement, ce qui a provoqué des débats.
Dans le cadre de l’article de la constitution italienne qui stipule que toutes les religions et confessions non catholiques doivent avoir une convention régissant leurs relations avec l'État italien, le projet de loi vise à imposer des restrictions supplémentaires aux lieux de culte des religions qui n'ont pas de contrat officiel avec l’État.
Une proposition qui impactera les musulmans
L'Islam étant l'une des religions en Italie qui n’a aucun accord officiel avec l’État, la proposition de loi affectera tout particulièrement la communauté musulmane car elle prévoit d’interdire l'utilisation de hangars industriels, de garages et d'entrepôts ainsi que de certains locaux privés comme lieux de culte en les aménageant en mosquées ou en masjids.
En Italie, où la population musulmane compte environ 2,8 millions de personnes, les communautés musulmanes et les partis d'opposition de gauche ont réagi au projet législatif.
Demande d'intervention pour inconstitutionnalité
Selon la presse, les partis d'opposition au sein de la commission parlementaire de l'environnement, le Parti démocratique (PD) de centre-gauche, l'Alliance des Verts et de la Gauche et les Partis d’Action (PdA), ont manifesté leur opposition à la proposition et ont également demandé un délai supplémentaire pour l'examiner.
La presse a rapporté que l'Alliance de la Gauche et des Verts ont demandé au président de la Chambre des députés, Lorenzo Fontana, d'intervenir dans le projet de loi en raison de son incompatibilité avec la Constitution.
Le journal La Repubblica a indiqué qu'en 2012, l'État italien et les communautés musulmanes d'Italie avaient failli signer un accord, mais que cela ne s'était pas concrétisé.
Fuad Aodi, membre de l'Union de la communauté arabe en Italie, mentionné dans le journal, a déclaré que les musulmans d'Italie ont des difficultés à signer un tel accord avec l'État parce que l'Islam n'a pas de représentant unique, comme c'est le cas pour les catholiques avec le Pape.