Les Guatémaltèques ont commencé à voter dimanche matin pour élire leur prochain président au terme d'une campagne marquée par les tentatives de disqualification du favori des sondages, qui a promis de s'attaquer à la corruption dans un pays miné par la pauvreté et la violence.
Dimanche, les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (13H00 GMT) jusqu'à 18H00 (00H00 GMT). Les résultats partiels sont attendus à partir de 21H00 (03H00 GMT lundi), mais le nouveau président prendra ses fonctions le 14 janvier 2024.
Selon le dernier sondage mercredi, Bernardo Arevalo, 64 ans, était crédité de 50% des intentions de vote, largement devant Sandra Torres, 67 ans, avec 32%.
Voter, c'est dire clairement que c'est le peuple guatémaltèque qui dirige ce pays, et non les corrompus.
Ce sociologue et ancien diplomate est le fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951), qui avait mis fin en 1945 à 13 années de dictature de Jorge Ubico, un admirateur d'Adolf Hitler qui avait imposé le travail forcé à la population autochtone maya.
"Ingérence présumée"
Depuis sa spectaculaire percée le 25 juin lors du premier tour de l'élection, marqué par une forte abstention et un grand nombre de bulletins nuls, le ministère public a multiplié les procédures à l'encontre de Bernardo Arevalo, qui suscite des préoccupations parmi les élites guatémaltèques qui le voient comme un danger pour leurs intérêts.
Sur avis du parquet, un juge avait ordonné le 12 juillet la suspension de son parti Semilla pour de supposées irrégularités lors de sa création en 2017. Une suspension annulée vendredi à l'unanimité par la Cour suprême, garantissant la participation du parti au scrutin présidentiel.
Trois décennies après la fin de sa brutale guerre civile, le pays le plus peuplé d'Amérique centrale est enlisé dans la pauvreté, la violence et la corruption, ce qui pousse chaque année des milliers de Guatémaltèques à émigrer, principalement vers les Etats-Unis, où vivent déjà près de trois millions de leurs compatriotes, la grande majorité illégalement.
Dix des 17,6 millions d'habitants du pays vivent sous le seuil de pauvreté, selon les statistiques officielles.