Le Pakistan annonce un plan de financements de 20 milliards de dollars sur dix ans avec la Banque mondiale

12:1916/01/2025, jeudi
AFP
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif.
Crédit Photo : Arif ALI / AFP
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif.

Le Pakistan, confronté à une grave crise financière, a annoncé mercredi avoir négocié avec la Banque mondiale un plan de financement de 20 milliards de dollars sur dix ans pour soutenir la croissance du secteur privé et investir dans des projets d’adaptation au changement climatique.

Ce programme, salué par le Premier ministre Shehbaz Sharif, intervient alors que le cinquième pays le plus peuplé du monde fait face à une base fiscale chroniquement faible et une dette extérieure colossale, qui absorbe la moitié de ses revenus annuels.


Islamabad avait évité de justesse un défaut de paiement en 2023 grâce à un prêt in extremis du Fonds monétaire international (FMI), obtenu sous condition de réformes économiques, notamment la suppression des subventions à l’énergie et l’adoption de mesures d’austérité.


Un programme de financement axé sur la croissance et la résilience


M. Sharif a précisé que les fonds de la Banque mondiale serviront à financer
"des programmes alimentaires pour les enfants, l’éducation, les énergies renouvelables, la résilience climatique et le développement du secteur privé"
.

Cet accord
"reflète la confiance de la Banque mondiale dans la résilience et le potentiel économique du Pakistan"
, a-t-il affirmé sur X (anciennement Twitter). De son côté, la Banque mondiale a indiqué que ce nouveau programme de financement débutera en 2026 et se poursuivra jusqu’en 2035.

"L'économie se remet progressivement de la récente crise grâce à un ambitieux programme de réformes fiscales, énergétiques et environnementales lancé par le gouvernement"
, souligne une synthèse du programme publiée par l’institution financière.

Des défis structurels qui freinent les réformes économiques


Toutefois, la Banque mondiale met en garde : les réformes économiques passées ont souvent été irrégulières, ce qui a affaibli la crédibilité du gouvernement et pourrait ralentir la mise en œuvre des nouveaux investissements.


L’institution insiste sur la nécessité d’investissements
"plus sélectifs, solides et ciblés sur des secteurs clés pour une croissance durable"
, un processus qui demandera
"du temps et de la persévérance"
pour produire un réel impact.

Najy Benhassine, directeur de la Banque mondiale pour le Pakistan, a qualifié cet accord
"d’ancrage à long terme"
, estimant qu’il contribuera à relever
"certains des plus grands défis entravant le développement du pays".

Une dette extérieure toujours préoccupante


Malgré une légère amélioration de la balance des paiements et un début de baisse de l’inflation, la dette extérieure du Pakistan reste à des niveaux alarmants.

En 2024, le FMI a accordé à Islamabad son 24e programme d’aide en près de 70 ans, d’un montant de sept milliards de dollars sur trois ans (soit 6,6 milliards d’euros).


Alors que le Pakistan cherche à stabiliser son économie, la mise en œuvre effective des réformes promises sera déterminante pour restaurer la confiance des investisseurs et des institutions financières internationales.

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