Crédit photo: FABRICE COFFRINI / AFP
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté mercredi une résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse.
La résolution a été adoptée à l'issue d'un débat urgent qui avait été demandé par le Pakistan au nom de plusieurs pays de l'Organisation de Coopération Islamique (OCI) à la suite de l'autodafé d'un Coran en Suède.
Elle a été approuvée par 28 des 47 membres de ce conseil, dont la Chine, l'Ukraine et la plupart des pays africains. Sept membres se sont abstenus et douze ont voté contre, dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Le texte comporte une condamnation de
"tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran"
et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes.
Il y est demandé à l'ONU d'identifier les pays ne disposant pas d'une telle législation et d'organiser une table ronde d'experts chargés de se pencher sur le sujet.
L'ambassadeur du Pakistan, Khalil Hashmi, a estimé qu'il s'agissait d'un texte qui ne pointait du doigt aucun État.
Mais plusieurs pays, pour la plupart occidentaux, ont fait part pendant les débats mercredi de leur opposition aux lois contre le blasphème, tout en condamnant l'autodafé du Coran en Suède.
Les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni avaient appelé à voter contre la résolution.
L'ambassadrice américaine Michèle Taylor a exprimé ses regrets de devoir voter contre le texte, car il va à l'encontre de ses positions sur la liberté d'expression.
Certains pays latino-américains se sont abstenus, dont le Mexique et le Honduras, estimant qu'il aurait fallu plus de temps pour négocier et parvenir à un consensus.
Le Costa Rica, qui a voté contre la résolution, a affirmé jeudi avant le vote que
"toute expression critique des religions ne constitue pas en soi une incitation à la violence et à la discrimination"
.
Le 28 juin, un Irakien réfugié en Suède a brûlé les pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
La police suédoise avait autorisé le rassemblement au cours duquel des pages du Coran ont été brûlées mais a ouvert par la suite une enquête pour
"agitation contre un groupe ethnique"
, au motif que l'autodafé s'est déroulé devant une mosquée.
Cet incident a déclenché une série de réactions dans le monde musulman.
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