Le chef de la diplomatie française discute à Kiev du "plan de victoire" ukrainien

11:3620/10/2024, dimanche
MAJ: 20/10/2024, dimanche
AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se serrant la main lors de leur rencontre à Kiev, le 19 octobre 2024.
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se serrant la main lors de leur rencontre à Kiev, le 19 octobre 2024.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a discuté samedi à Kiev avec son homologue ukrainien, Andriï Sybiga, du "plan de victoire" et du second sommet pour la paix voulu par le président Volodymyr Zelensky.

Cette rencontre survient moins d'une semaine après que le président ukrainien a rendu public son
"plan de victoire"
censé garantir
"une paix juste"
face à la Russie, alors que Séoul alerte sur la présence de militaires nord-coréens sur le territoire russe pour renforcer les forces de Moscou.

"Une victoire de la Russie consacrerait la loi du plus fort et précipiterait l'ordre international vers le chaos, c'est pourquoi nos échanges (...) doivent nous permettre de faire avancer le plan de paix du président Zelensky"
, a dit le chef de la diplomatie française lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Sybiga.

Interrogé sur le
"plan pour la victoire"
ukrainien, il a répondu:
"Si nous soutenons le plan pour la victoire, c’est par ce que nous sommes, depuis bientôt 1.000 jours aux côtés de l’Ukraine, que nous soutenons et que nous soutiendrons aussi longtemps et aussi intensément que nécessaire".

Paris, comme les autres alliés occidentaux de l'Ukraine, n'a pas encore défini sa position officielle sur ce plan ukrainien, présenté par Volodymyr Zelensky cette semaine à Bruxelles.

Ce plan évoque notamment une invitation immédiate à Kiev à rejoindre l'Otan et appelle les alliés à lever les restrictions sur l’utilisation des armes à longue portée contre des sites militaires en Russie.


De son côté, son homologue ukrainien a indiqué avoir discuté des
"mesures supplémentaires à prendre pour mettre en oeuvre le plan de victoire"
, soulignant le soutien de la France dans le
"chemin vers (l'adhésion de l'Ukraine à) l'UE et l'Otan"
, point principal du plan du chef de l'Etat ukrainien.

Les ministres ont aussi réagi aux informations en provenance de la Corée du Sud, qui ont fait état vendredi d'une décision de la Corée du Nord d'envoyer jusqu'à 12.000 soldats pour aider la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine.


Selon Séoul, 1.500 militaires nord-coréens s'entraînent déjà dans l'Extrême-Orient russe avant d'être envoyés au front.

M. Barrot a estimé que la nouvelle serait
"extrêmement grave"
, si elle était avérée, car cela
"ferait entrer le conflit dans une nouvelle étape, une étape escalatoire supplémentaire"
, et une
"exportation, par la Russie, du conflit vers l'Asie".

"Nous ne parlons pas de mercenaires (...) nous parlons d'unités militaires de Corée du Nord qui seront impliquées"
, a pour sa part souligné le ministre ukrainien. Il a évoqué une
"menace d'escalade énorme"
et un risque que la guerre
"dépasse les frontières actuelles."

Dimanche, M. Barrot se rendra
"dans l'est"
, a-t-il annoncé durant la conférence de presse, non loin de la ligne de front où la Russie continue son avancée, à la faveur du manque d'hommes et de ressources de l'Ukraine.

Dans la matinée, les ministres ont déposé une gerbe contre le mur des héros, monument du centre de Kiev qui rend hommage aux soldats tombés en Ukraine depuis 2014, lorsque la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée et accru son soutien aux séparatistes prorusses dans l'est.


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