Le candidat à la présidentielle, Adakhan Madumarov. Crédit photo: Viatcheslav OSELEDKO/archive/ AFP
Le procureur général du Kirghizstan a demandé mercredi au Parlement de l'autoriser à poursuivre le chef de l'opposition qu'il accuse d'avoir cherché à "prendre le pouvoir par la force", un signe du durcissement des autorités de ce pays d'Asie centrale.
"Le procureur général a demandé au Jogorkou Kenech
(le Parlement kirghiz)
d'engager la responsabilité pénale du député Madoumarov sur la base de plusieurs articles du code pénal",
a déclaré à l'AFP un porte-parole du parquet.
Ancien candidat à l’élection présidentielle, le nationaliste Adakhan Madoumarov est à la tête de "Kirghizstan uni" (six élus), considéré comme le principal parti d'opposition.
Il est poursuivi pour
"émeutes"
,
"prise de pouvoir par la force"
et
"abus de pouvoir"
, selon le président du Parlement, ce qu'a confirmé le parquet à l'AFP.
Ni le procureur, ni le Parlement n'ont cependant précisé à quoi ces accusations faisaient référence. Une commission d'enquête parlementaire a été mise en place dans la foulée d'un vote des députés.
M. Madoumarov, qui avait récolté moins de 7% des voix lors de la présidentielle de 2021 remportée largement par le populiste Sadyr Japarov, a déclaré à l'AFP être poursuivi pour ses
"désaccords avec un pouvoir criminel"
.
Le Kirghizstan, une ex république soviétique alliée de la Russie et se rapprochant de la Chine, a connu de multiples crises politiques avec trois révolutions (2005, 2010, 2020) depuis la chute de l'URSS en 1991.
Si ce pays montagneux a longtemps joui d'un relatif pluralisme médiatique et politique dans une région où la liberté d'expression reste encadrée, les ONG dénoncent une hausse des pressions contre les médias et la société civile.
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