Crédit Photo : FREDERICK FLORIN / AFP
Des agriculteurs participent à une manifestation organisée par les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs, bloquant l'autoroute A35 avec des tracteurs près de Strasbourg, dans l'est de la France, le 30 janvier 2024.
Une centaine d'agriculteurs ont été interpellés mercredi en France où, comme dans de nombreux pays voisins, notamment l'Italie, la colère gronde dans le monde rural contre l'Union européenne.
Après une intrusion en fin d'après-midi dans une
du marché de Rungis, plus grand marché de produit frais du monde et point crucial d'approvisionnement de la capitale française, 79 personnes ont été interpellées. Cela s'ajoute aux 15 interpellations survenues un peu plus tôt pour
"entrave à la circulation"
près de Rungis, au sud de Paris.
Ces interpellations sont les premières d'un mouvement monté d'un cran depuis lundi en France, où des agriculteurs bloquent avec leurs tracteurs plusieurs autoroutes menant à Paris et provoquent une nouvelle crise sociale un an après la très contestée réforme des retraites.
L'une des
du gouvernement a été franchie mercredi, précise la même source alors que plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé avoir
"donné des lignes claires [aux agriculteurs] : ne pas rentrer dans Paris, ne pas bloquer Rungis [ni] les aéroports"
. Et de déclarer à la télévision française:
Si jamais ils devaient le faire, évidemment nous ne laisserions pas faire.
Alors que des tracteurs arrivent au marché de gros de Rungis, Darmanin, a annoncé l'envoi de renforts dans les départements de l'Essonne et du Loiret.
"Des renforts, notamment de véhicules blindés, ont été envoyés en Essonne et dans le Loiret pour empêcher de façon ferme l'accès à Rungis"
, a-t-il écrit sur le réseau social X.
Le marché de Rungis est la destination annoncée d'un convoi d'agriculteurs partis du Sud-Ouest à l'appel de la Coordination rurale, mais les forces de l'ordre bloquent leur avancée dans le Loiret.
Au total, huit autoroutes sont concernées par des barrages et des fermetures partielles en Ile-de-France, rapporte la presse française.
Le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit avec vigueur en France et dans certains pays européens, avec des points de blocage de plus en plus nombreux sur les routes et des
dans les villes. Le blocage de plusieurs grands axes autoroutiers desservant Paris, encadré par des policiers et des gendarmes, a débuté lundi dernier comme annoncé par des syndicats agricoles.
Mercredi à la mi-journée, plus de 80 blocages, 4.500 engins et 6.000 manifestants étaient recensés dans le pays, selon une source policière. Réputé pour sa fermeté, le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin se montre très compréhensif pour ce qu'il a qualifié de "coups de sang légitimes".
Le mouvement de colère ne se limite pas à la France, avec des manifestations en Allemagne, en Pologne, en Roumanie ou en Belgique ces dernières semaines.
En Italie, des milliers d'agriculteurs, de la Sardaigne au Piémont, ont encore manifesté mercredi. À Cuneo, ville du nord du pays traversée par une centaine de tracteurs klaxonnants, on pouvait lire:
L'agriculture est en train de mourir.
En Espagne, des rassemblements ont été signalés près de Léon et Zamora, dans le nord-ouest. Le ministre espagnol de l'Agriculture a annoncé qu'il recevrait vendredi les trois principaux syndicats agricoles, qui ont promis des
les
Des agriculteurs portugais ont aussi appelé à une mobilisation jeudi matin sur les routes du pays avec des tracteurs et machines agricoles.
#France
#Agriculteurs
#Garde à vue
#Île-de-France
#Marché de Rungis
#Gouvernement
#Politique
#Espagne
#Italie
#Portugal
#Europe