Robert Badinter, l'ancien ministre de la Justice qui a porté l'abolition de la peine de mort en France en 1981, est décédé à 95 ans dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris auprès d'une collaboratrice.
Agé de 95 ans, Garde des Sceaux sous le président socialiste François Mitterrand, il était aussi ancien président du Conseil constitutionnel.
Né à Paris le 30 mars 1928 dans une famille juive émigrée de Bessarabie (l'actuelle Moldavie), il devient avocat au barreau de Paris après des études de lettres et de droit et mène parallèlement une carrière d'enseignant universitaire.
Cofondateur avec Jean-Denis Bredin d'un prestigieux cabinet d'avocats, il défend des personnalités, des grands noms de la presse ou de l'entreprise, et plaide occasionnellement aux assises.
En 1977, il évite la peine capitale au meurtrier d'enfant Patrick Henry, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Divorcé d'une actrice épousée dans les années 1950, il était marié depuis 1966 à la philosophe Élisabeth Badinter, née Bleustein-Blanchet, avec qui il a eu trois enfants.
Toujours très actif, il planche sur une réforme de l'ONU dans les années 2000 et sur la réforme du Code du travail pendant le quinquennat de François Hollande.