Dans une interview accordée à la presse, l'avocat Rafik Chekkat a souligné les jugements sévères et les lacunes des dossiers lors des audiences de comparution immédiate à Marseille qui ont eu lieu suite aux récentes violences urbaines en France ayant entraîné des procédures judiciaires accélérées et des peines sévères, suscitant des inquiétudes quant à l'équité de la justice.
Dans le contexte des violences urbaines qui ont eu lieu la semaine dernière dans l'Hexagone, suite au meurtre du jeune Nahel par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), le Garde des Sceaux et ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a émis une circulaire demandant que les personnes interpellées soient jugées dans le cadre de procédures accélérées, ainsi qu'avec sévérité.
L'Agence Anadolu (AA) a interrogé l'avocat Rafik Chekkat, qui a assisté, la semaine dernière, aux audiences de comparution immédiate devant la 11ᵉ Cour correctionnelle de Marseille (Bouches-du-Rhône).
Une procédure très accélérée et des peines très sévères
Il a également déploré l'urgence dans laquelle le système judiciaire et notamment les avocats ont dû travailler.
On peut dire que la comparution immédiate est à la justice, ce que le 49.3 est à la vie parlementaire, c'est une procédure accélérée.
En d'autres termes, il n'y a pas place au débat, aux discussions de divers éléments du dossier, qui pourraient potentiellement changer l'issue judiciaire.
Maintien en détention systématique
Les personnes qui ont accepté de comparaître immédiatement ont quasi toutes été condamnés à des peines de prison ferme.
L'avocat cite encore de nombreux exemples et invite les lecteurs à se rendre sur son compte Twitter pour en prendre connaissance.
Une "punition collective" loin de la réalité médiatique
Dans la suite de son entretien, accordé à Anadolu, Rafik Chekkat fait remarquer deux éléments pertinents quant à ces comparutions immédiates.
Sur son compte Twitter, Me Chekkat rappelle également la nécessité d'une justice indépendante, notamment du pouvoir exécutif. Un autre avocat rappelle que si le Parquet est dans son rôle, les magistrats du siège sont quant à eux indépendants. Ils ne doivent pas subir (en théorie) de pressions politiques.