L'homme âgé de 44 ans et inconnu des services de police et de la justice, n'a pas admis avoir tenu de tels propos, et regrette de s'être emporté.
Un père de famille a été placé en garde à vue jeudi à Clermont-Ferrand (centre de la France) après avoir menacé de mort un proviseur qui a refusé l'accès au lycée à sa fille portant une abaya, un vêtement désormais interdit en milieu scolaire en France, a rapporté vendredi la presse locale.
L’homme est poursuivi pour
« menace en vue d'intimidation d'une personne chargée d'une mission de service public »
, a indiqué la procureure de la République de Clermont-Ferrand, Dominique Puechmaille, citée par la radio privée « Europe 1 », confirmant une information du quotidien régional « La Montagne ». La garde à vue était toujours en cours ce vendredi dans la matinée, selon une source policière.
Le père de famille devrait faire l'objet d'une
« convocation directe avec contrôle judiciaire
», ajoute la magistrate, selon la radio généraliste française.
La même source indique que les responsables du lycée Ambroise-Brugière filtraient jeudi matin l’entrée des élèves conformément aux directives nationales concernant l'interdiction de l'abaya.
Une lycéenne qui portait l’abaya a été sommée de l'enlever et s'est vu interdire l'accès à l'établissement après son refus, selon la même source.
Un peu plus tard, son père a téléphoné au lycée et s’est entretenu tour à tour avec un agent puis un conseiller principal d'éducation. À chacun d'eux, il aurait proféré des menaces de mort qui visaient le proviseur.
Âgé de 44 ans, le père de famille est inconnu des services de police et de la justice.
Selon les informations recueillies par BFMTV, le père n'a pas admis avoir tenu de tels propos, et regrette de s'être emporté.
Le ministre français de l'Education nationale, Gabriel Attal, a réagi en affirmant que ces menaces sont
« inamissibles et inqualifiables »
. Attal a indiqué que le proviseur visé bénéficierait d'un « accompagnement constant en matière de sécurité : la police nationale sera à ses côtés » et d'un accompagnement juridique.
« Les équipes du lycée qui ont appliqué la loi en refusant l'entrée d'une élève en abaya ont reçu des menaces de mort et de décapitation »
, a-t-il souligné.
« Notre détermination et notre fermeté doivent être sans faille »
, a réagi aux côtés du ministre, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (droite).
Wauquiez a précisé que des équipes régionales de sécurité ont été déployées dans ce lycée.
Le 27 août, Gabriel Attal avait annoncé l'interdiction du port de l'abaya dans les écoles, collèges et lycées publics. Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, a validé jeudi l'interdiction de ce vêtement, porteur selon lui d'une
« logique d'affirmation religieuse »
prohibée dans les établissements scolaires.
Le juge des référés, a rejeté le recours de l'association Action droits des musulmans (ADM), qui demandait la suspension de cette interdiction au nom d'un risque de discrimination et d'atteinte aux droits.
Lundi, quelque 300 élèves, sur les 12 millions ayant fait leur rentrée cette semaine, se sont présentées en abaya, et 67 d'entre elles ont refusé de la retirer, selon le ministre de l'Éducation.
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