Compte tenu de l'accès difficile à cette ville de 100.000 habitants, dans l'Est de la Libye, les incertitudes demeurent encore sur le nombre exact de victimes de la catastrophe.
Des routes coupées, des éboulements de terrains et des inondations ont empêché les secours d'atteindre rapidement la population qui a dû se débrouiller par des moyens rudimentaires pour récupérer des corps enterrés par dizaines dans des fosses communes, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
L'OIM a expliqué que Derna n'était plus accessible que par deux entrées au sud (sur sept habituellement). Selon elle, des pannes d'électricité généralisées et des perturbations du réseau de télécommunication limitent les communications.
Un responsable de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a fait état lui d'un nombre "énorme" de morts qui pourraient se compter en milliers, avec 10.000 disparus.
Dimanche après-midi, la tempête Daniel a atteint la côte orientale de la Libye, touchant la métropole de Benghazi avant de se diriger vers l'Est en direction des villes du Jabal al-Akhdar (nord-est), comme Shahat (Cyrène), al-Marj, al-Bayda et Soussa (Apollonia) mais surtout Derna, la ville la plus dévastée.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les deux barrages sur Wadi Derna, qui retiennent les eaux de l'oued qui traverse la ville, ont lâché.
Des corps ont commencé dès mardi à être rejetés par la mer qui a viré de couleur en devenant marron comme la boue. Des images publiées mardi par des médias libyens montrent un hélicoptère militaire en train de récupérer des corps sur la plage jonchée de débris et de morceaux de fer.
Dans le pays comme à l'étranger, la mobilisation est forte pour aider les victimes, même si les secours arrivent encore au compte-goutte.
La Jordanie a envoyé un avion rempli d'aide humanitaire, a indiqué mercredi l'Organisation caritative hachémite jordanienne. L'avion contient des tentes, couvertures, matelas et des colis de nourriture, selon elle.
Le ministère italien de la Défense a aussi annoncé mercredi le départ d'un navire et de deux avions de transport militaires pour acheminer des experts et du matériel logistique de première nécessité.