Crédit Photo : Kazuhiro NOGI / AFP
Le président du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe.
Les créanciers privés du Sri Lanka ont accepté une décote de 28% sur l'encours de 12,5 milliards de dollars d'obligations souveraines, a annoncé Colombo jeudi, une condition clé pour un renflouement par le Fonds monétaire international (FMI).
Après deux jours de négociations à Paris avec les représentants de la plupart des détenteurs d'obligations souveraines internationales du Sri Lanka, Colombo a obtenu un accord, franchissant une nouvelle étape de la restructuration de sa dette.
Le Sri Lanka avait été contraint de faire défaut sur sa dette extérieure en 2022 et s'était trouvé dans l'incapacité de financer l'importation de produits de première nécessité, provoquant d'importants troubles sociaux et la démission du président de l'époque, Gotabaya Rajapaksa.
Le Sri Lanka a conclu la semaine dernière avec ses principaux créanciers bilatéraux, dont la Chine et l'Inde, un accord de restructuration de sa dette. Cette restructuration est une étape cruciale pour le redressement économique du pays après la crise financière de 2022 et pour le versement d'un prêt du FMI de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans.
L'accord sur la restructuration des obligations souveraines a été annoncé par un communiqué à la Bourse de Londres, où 4,4 milliards de dollars sur 12,5 milliards de dollars d'obligations du Sri Lanka étaient cotés.
Le Sri Lanka
"se réjouit de la poursuite des échanges constructifs pour finaliser la restructuration des obligations souveraines internationales"
, indique le gouvernement. Colombo a annoncé qu'il paierait une avance de 225 millions de dollars aux détenteurs d'obligations.
La décote nominale de 28% pourrait néanmoins atteindre près de 40% si l'économie du pays se contractait encore au cours des prochaines années en dessous des objectifs convenus, selon l'accord. Le Sri Lanka doit en outre 2,18 milliards de dollars à la banque chinoise China Development Bank. Aucune précision n'a été fournie à ce sujet.
L'accord conclu avec les détenteurs d'obligations doit être présenté aux principaux créanciers du Sri Lanka afin d'assurer la "comparabilité du traitement". Ces accords devraient permettre de relancer des projets d'infrastructure du Sri Lanka qui sont au point mort, notamment l'agrandissement de son aéroport financé par le Japon et la construction d'un nouveau métro dans la capitale.
Colombo a obtenu un moratoire sur les remboursements de la dette bilatérale jusqu'en 2028, mais les remboursements liés aux obligations souveraines devraient commencer en septembre. Le président sri lankais Ranil Wickremesinghe a doublé les impôts, supprimé de généreuses subventions sur l'énergie et s'apprête à céder des entreprises publiques déficitaires afin de consolider les revenus de l'État dans le cadre de l'accord avec le FMI.
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