Des démocraties occidentales accusées à l'ONU de répression de manifestations pro-palestiniennes

18:2819/10/2024, samedi
MAJ: 19/10/2024, samedi
AFP
Irene Khan, rapporteure spéciale des Nations Unies sur la liberté d'opinion et d'expression, lors d'une conférence de presse à Manille le 2 février 2024.
Crédit Photo : Ted ALJIBE / AFP
Irene Khan, rapporteure spéciale des Nations Unies sur la liberté d'opinion et d'expression, lors d'une conférence de presse à Manille le 2 février 2024.

Des démocraties occidentales comme les Etats-Unis, le Canada, la France, l'Allemagne et la Belgique ont été accusées vendredi à l'ONU d'avoir "durement" réprimé le droit de manifester pour la cause palestinienne, notamment au début de la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un rapport présenté à l'Assemblée générale et à la presse, la rapporteure spéciale pour la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Irene Khan, a aussi accusé Israël de
"graves attaques",
contre les médias dans les Territoires palestiniens occupés, parlant notamment d'
"assassinats ciblés de journalistes".

Cette avocate bangladaise en droits humains, experte
"indépendante"
de l'ONU depuis 2020, a reproché à "
nombre de pays européens d'avoir imposé des mesures de restriction à la liberté d'expression, de répression de protestations contre le carnage à Gaza et d'interdiction de manifestations pro-palestiniennes".

Et, a-t-elle insisté,
"des manifestations sur des campus aux Etats-Unis ont été durement réprimées
", en allusion à l'intervention fin avril de la police anti-émeute de New York pour déloger des dizaines de militants pro-palestiniens qui occupaient une partie de l'université Columbia.

Quant aux pays européens, Mme Khan a pris pour cible
"l'Allemagne (qui) a imposé une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes en octobre dernier, et depuis lors, des restrictions à ces protestations dans diverses régions allemandes".
Elle a souligné que :

Jamais sur des manifestations pour Israël, mais toujours sur des propalestiniennes.

"La France a essayé de prendre les mêmes mesures mais les tribunaux les ont rejetées et l'évaluation se fait au cas par cas",
a poursuivi la juriste, citant encore
"la Belgique et le Canada ayant adopté des positions identiques".

Au début de l'offensive israélienne à Gaza il y a un an, le ministère français de l'Intérieur avait demandé que les manifestations pro-palestiniennes soient systématiquement interdites en raison de troubles potentiels à l'ordre public. Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative, avait rappelé à l'ordre le gouvernement en exigeant des décisions au cas par cas. 


Mme Khan a aussi fustigé Israël pour de
"graves attaques contre les médias dans les Territoires palestiniens occupés -- Gaza, Palestine et Jérusalem-Est -- les assassinats ciblés de journalistes, les détentions arbitraires, les dizaines de destructions d'infrastructures et d'équipements de la presse à Gaza, le refus d'y laisser entrer la presse internationale".

Elle a conclu que :


Le resserrement de la censure en Israël et dans les Territoires occupés laisse penser que les autorités israéliennes ont une stratégie pour faire taire le journalisme critique.

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