Des groupes humanitaires français et belges jugent la trêve à Gaza insuffisante

18:3524/11/2023, Cuma
MAJ: 24/11/2023, Cuma
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Des Palestiniens traversent la route de Salaheddine dans le district de Zeitoun, à Gaza, en passant devant les chars de l'armée d'occupation israélienne, le 24 novembre 2023. Crédit photo: MAHMUD HAMS / AFP
Des Palestiniens traversent la route de Salaheddine dans le district de Zeitoun, à Gaza, en passant devant les chars de l'armée d'occupation israélienne, le 24 novembre 2023. Crédit photo: MAHMUD HAMS / AFP

Selon deux organisations non gouvernementales (ONG) françaises et belges, la trêve humanitaire convenue entre Israël et le Hamas n'est pas du tout suffisante pour répondre aux besoins critiques de la bande de Gaza.

​​​​​​La trêve de quatre jours, qui a débuté vendredi matin, prévoit un échange d'otages israéliens et la libération de Palestiniens détenus par Israël.


Elle permettra également l'acheminement d'une aide indispensable dans la bande de Gaza, où Israël a tué plus de 14 800 Palestiniens, dont plus de 10 000 femmes et enfants, et imposé un blocus total des produits de première nécessité, notamment la nourriture, l'eau, les médicaments, le carburant et l'électricité, depuis plus de six semaines.


Pierre Motin, responsable du plaidoyer de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, s'est félicité de la trêve humanitaire, mais a souligné qu'elle ne contribuerait nullement à une résolution effective.

"Nous pensons que seul un cessez-le-feu durable permettra d'arrêter durablement les attaques aveugles contre la population civile de Gaza et de transférer l'aide humanitaire dont la population de Gaza a désespérément besoin",
a-t-il déclaré à Anadolu.

Pierre Motin a qualifié la situation à Gaza de
"catastrophique",
affirmant que l'enclave palestinienne assiégée a été presque
"complètement rasée".

"La situation en Cisjordanie est également critique, où plus de 220 Palestiniens ont été tués par Israël. Au moins neuf colons israéliens ont aussi été tués"
, a-t-il ajouté.

Arnaud Zacharie, secrétaire général du Centre national de coopération au développement, une ONG belge, estime que la trêve humanitaire à Gaza est
"absolument insuffisante".
Et de déclarer:

Si les raids aériens devaient reprendre après la trêve, cela ne constituerait qu'une petite dose d'oxygène et ne résoudrait certainement pas le problème de manière structurelle.

Arnaud Zacharie a appelé à un cessez-le-feu complet et à la libération des otages et des détenus Palestiniens.


Il a également souligné la nécessité d'assurer le respect du droit international et de relancer le dialogue en vue d'un accord de paix durable qui permette aux deux nations de vivre en paix.


"L'une des leçons à tirer de cette escalade de la violence est que la paix ne profiterait pas seulement aux Palestiniens, mais aussi aux Israéliens"
, a-t-il noté.

Les politiques gouvernementales


Le gouvernement français et le président Emmanuel Macron ont exprimé leur soutien total à Israël depuis le début du conflit, alors que les ministres belges ont souligné la nécessité de mettre fin aux violences contre les civils.


Pierre Motin a appelé le gouvernement français à veiller à ce que le respect du droit international reste au cœur de sa politique en la matière. Et de dire:


Nous pensons que la France doit accentuer la pression sur le gouvernement israélien en faveur d'un cessez-le-feu. La question a également polarisé la société française.

Arnaud Zacharie a indiqué que la politique du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu au cours des dernières années s'est concentrée sur la sécurisation de la population israélienne en sacrifiant la paix, ce qui doit être révisé.


Selon lui, la Belgique, qui prendra bientôt la présidence tournante de l'Union européenne, sera
"très proactive en la matière".

"En ce qui concerne la position générale de l'UE, nous devons attendre de voir comment les positions des autres États membres évolueront",
a-t-il ajouté.

Réactions contrastées des gouvernements


Depuis le 7 octobre, les autorités belges et françaises ont réagi de manière très différente aux mouvements sociaux liés à la question israélo-palestinienne.


Le conflit a suscité un vif débat politique et social en France, et le gouvernement a décidé d'interdire de nombreuses manifestations pro-palestiniennes.


Pierre Motin a soutenu:


"Nous estimons que la France a connu d'importantes restrictions de la liberté d'association depuis le 7 octobre, comme le montre l'interdiction de plusieurs manifestations.

Toutefois, il a souligné que le 18 octobre, le Conseil d'État français a décidé que les manifestations ne pouvaient pas être interdites de manière systématique et que les autorités régionales devaient décider du risque de troubles à l'ordre public.


"Nous appelons la France à ne pas entraver les manifestations qui visent à exprimer la solidarité avec le peuple palestinien, tant qu'elles respectent la liberté d'expression. Le respect du droit international et des droits de l'homme sont des valeurs universelles qui doivent être plus importantes que tout clivage au sein d'une société"
, a-t-il ajouté.

Et de poursuivre:
"Nous pensons que nos activités, qui reposent uniquement sur l'application du droit international et qui sont axées sur la protection des civils en Israël et en Palestine, transcendent les clivages de notre société. De nombreux Français, bien que choqués par les attaques du 7 octobre, semblent penser que les frappes aériennes incessantes sur une population civile dans la bande de Gaza ne sont pas acceptables."

En Belgique, la tension est nettement moins forte.


"La société civile belge s'est polarisée, mais le droit international est la boussole de la société civile belge",
soutient Arnaud Zacharie.

Les relations de la population avec les autorités sont très différentes de celles de la France, selon l'activiste belge.

"En fait, la police a même contacté les ONG pour les aider à organiser des manifestations. Elle préfère que les personnes susceptibles d'avoir été affectées par ce conflit puissent exprimer leurs sentiments par le biais de ces manifestations, plutôt que d'aller dans des endroits où il pourrait y avoir des troubles",
a -t-il expliqué M. Zacharie, ajoutant que les ONG en Belgique collaborent également étroitement avec la police et d'autres autorités.

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