Réactions aux mandats d'arrêt de la CPI contre Netanyahu, Gallant et Deif

La rédaction
10:2322/11/2024, Cuma
AFP
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L'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Crédit Photo : X /
L'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les mandats d'arrêt émis jeudi par la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du mouvement de résistance palestinien Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, ont suscité une vague de réactions à travers le monde. Voici les principales.

Union européenne


"Le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant doit être respecté et mis en œuvre"
, a suggéré le haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell insistant sur le fait que cette décision n'était pas politique.

Il a, en outre, appelé tous les pays membres de la Cour, y compris l'UE, à mettre en œuvre cette décision.


États-Unis


Joe Biden - soutien inconditionnel d'Israël - a jugé
"scandaleux"
les mandats d'arrêt:
"Quoi que puisse sous-entendre la CPI, il n'y a pas d'équivalence, aucune, entre Israël et le Hamas".
Et le président sortant d'écrire:

Nous serons toujours aux côtés d'Israël face aux menaces contre sa sécurité.

Israël


Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié de
"décision antisémite"
l'émission par la CPI d'un mandat d'arrêt international à son encontre et contre son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, s'estimant victime d'un nouveau
"procès Dreyfus"
. Yoav Gallant a dénoncé un
"dangereux précédent"
qui
"encourage le terrorisme".

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité"
, a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog.

Palestine


"Il s'agit d'une étape importante vers la justice, qui peut permettre aux victimes d'obtenir réparation, mais elle reste modeste et symbolique si elle n'est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde"
, a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué.

L'Autorité palestinienne a évoqué un
"signe d'espoir".

Amnesty


M. Netanyahu est
"officiellement aujourd'hui un homme recherché",
a réagi la secrétaire générale de l'ONG Amnesty international, Agnès Callamard.

Les États membres de la CPI et l'ensemble de la communauté internationale doivent tout faire pour que ces individus comparaissent devant les juges indépendants et impartiaux de la CPI.

Human Rights Watch


"Les mandats d'arrêt émis par la CPI contre des hauts dirigeants israéliens et un responsable du Hamas prouvent qu'aucun individu n'est au-dessus des lois"
, a estimé Balkees Jarrah, directeur associé à la Justice de Human Rights Watch.

Italie


Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a déclaré que l'Italie serait obligée d'arrêter le Premier ministre israélien ou son ancien ministre en cas de visite dans le pays.

"Nous soutenons la CPI, tout en rappelant que la cour doit avoir un rôle juridique et non un rôle politique"
, a réagi le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani.

Espagne


"L’Espagne respecte la décision de la Cour pénale internationale et se conformera à ses engagements et ses obligations en vertu du Statut de Rome et du droit international"
, ont déclaré des sources officielles à l'AFP.

Belgique


"Les responsables de crimes commis en Israël et à Gaza doivent être poursuivis au plus haut niveau, qui qu'ils soient",
a déclaré le ministère belge des Affaires étrangères sur X.

Pays-Bas


Le chef de la diplomatie néerlandaise Caspar Veldkamp a déclaré que les Pays-Bas se conformeraient en principe à la décision de la CPI si l'une des personnes visées se rendait dans le pays.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar, s'est dit
"déçu"
et a indiqué qu'une visite prévue de M. Veldkamp en Israël serait reportée.

La Haye a cependant expliqué ce report par le fait que le déplacement, non annoncé, avait été révélé par un député au Parlement.


Autriche


Le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a déclaré que ces mandats d'arrêt étaient
"incompréhensibles". "Il paraît absurde de placer sur le même plan les membres d'un gouvernement élu démocratiquement"
et le chef de la branche armée du mouvement de résistance palestinien Hamas.

Hongrie


"Cette décision est une honte pour le système juridique international"
, a également réagi le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto.

Colombie


Le président colombien Gustavo Petro a lancé:


C'était la chose logique à faire. Netanyahu est un génocidaire. La CPI le dit et cette décision doit être respectée.

Le chef de l'État colombien a également lancé un appel à son homologue américain, Joe Biden, lui assurant que si les Etats-Unis ignorent cette décision,
"le monde sera entraîné dans la barbarie"
.

Gustavo Petro assure notamment que l'Occident doit retrouver son indépendance en matière de politique internationale et prendre des mesures pour se conformer au jugement de la Cour.


Argentine


Ces mandats d'arrêt de la CPI
"ignorent le droit légitime d'Israël à se défendre face aux attaques constantes d'organisations terroristes"
, a estimé la présidence argentine dans un communiqué.

Turquie


"La décision de la Cour pénale internationale arrive tard mais c'est une décision positive pour faire cesser le massacre et mettre fin au génocide en Palestine"
, a déclaré sur X le ministre de la Justice turc Yilmaz Tunç.

Le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, a qualifié quant à lui de
"prometteur"
pour l'application de la justice le mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI).

La CPI a émis jeudi 21 novembre 2024 des mandats d'arrêt pour
"crimes contre l'humanité et crimes de guerre"
à l'encontre de Netanyahu et de Gallant.

N'importe lequel des 124 États membres de la cour est dans l'obligation d'exécuter les mandats, ce qui limite les déplacements des personnes visées.

Selon le dernier bilan, 44.056 personnes sont mortes dans les attaques menées par Israël à Gaza depuis maintenant plus d'une année.


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