L'Iran active de nouvelles centrifugeuses en réponse à l'AIEA
La rédaction
10:3822/11/2024, Cuma
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Crédit Photo : Département américain de l'Energie / Archive
Cascade de centrifugeuses testées pour l'enrichissement d'uranium, à Piketon, dans l'Ohio.
L'Iran a annoncé vendredi l'activation de nouvelles centrifugeuses avancées en réponse à la dernière résolution adoptée par le conseil de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Dans un communiqué conjoint, le ministère iranien des Affaires étrangères et l'Organisation iranienne de l'énergie atomique ont déclaré que le chef de l'organisme nucléaire avait ordonné des
"mesures efficaces"
pour répondre à cette résolution.
Ces mesures comprennent le déploiement d'une
"large gamme de nouvelles centrifugeuses avancées de différents types".
Le communiqué a condamné la résolution, qui intervient dans un contexte de tensions régionales accrues et du retour de Donald Trump aux États-Unis, la qualifiant de
"démarche politiquement motivée, irréaliste et contre-productive".
La résolution, rédigée par le trio européen (E3) — France, Allemagne et Royaume-Uni — et soutenue par les États-Unis, a été adoptée lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA après plusieurs jours de discussions.
Il s'agit de la deuxième résolution en cinq mois critiquant l'Iran pour son
"manque de coopération totale"
avec l'agence onusienne et exhortant Téhéran à répondre aux préoccupations concernant des particules d'uranium prétendument trouvées sur deux sites nucléaires du pays.
Sur les 35 membres du conseil, 19 ont voté en faveur de la résolution, tandis que la Russie, la Chine et le Burkina Faso s'y sont opposés. Douze autres membres se sont abstenus.
Le communiqué iranien a souligné que les nouvelles mesures visent à
"protéger les intérêts du pays et à développer davantage l'industrie nucléaire pacifique",
conformément aux
"droits et obligations de l'Iran dans le cadre de l'Accord global de garanties".
Il a également précisé que la coopération technique et en matière de garanties avec l'AIEA se poursuivrait
"comme auparavant"
dans le cadre de cet accord.
Par ailleurs, l'Iran a réaffirmé sa disposition à engager un
"dialogue constructif avec les parties concernées sur la base des principes et normes juridiques internationaux".
Téhéran avait auparavant mis en garde les trois nations européennes et l'AIEA contre l'adoption de la résolution, qui est intervenue quelques jours après la visite du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, à Téhéran. Celui-ci avait rencontré des responsables iraniens de haut rang, dont le président Masoud Pezeshkian.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français, Jean-Noël Barrot, mercredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a averti que la présentation de cette résolution pourrait transformer l'atmosphère
"coopérative" entre l'Iran et l'AIEA en une "confrontation".
Araghchi a ajouté que cette démarche compromettrait
"l'atmosphère positive"
créée lors des récents échanges entre les deux parties et compliquerait davantage la situation, selon un communiqué du ministère.
Le représentant de l'Iran auprès de l'ONU, Saeid Iravani, a également critiqué la résolution vendredi, estimant qu'elle avait été adoptée
"sans tenir compte"
des résultats positifs de la récente visite de Grossi à Téhéran.
Il a souligné que la réponse de l'Iran serait basée sur ses