- 03.12.2024, mardi
- 19:24
Le président colombien Gustavo Petro à l'École Militaire José María Córdova de Bogotá le 9 juillet 2024.
Le président colombien Gustavo Petro a ordonné une enquête sur l'achat du logiciel espion Pegasus par le gouvernement d'Iván Duque, dénonçant des activités d'espionnage pendant la campagne présidentielle.
Petro a déclaré dans un message télévisé diffusé mercredi soir que l'information lui était parvenue en août et a dénoncé des activités d'espionnage à son encontre pendant la campagne présidentielle.
"En juillet-août 2021, avant la campagne, une banque israélienne a signalé une activité inhabituelle: 5,5 millions de dollars en espèces sur un compte d'entreprise. Ce paiement était lié à un contrat de 11 millions de dollars signé entre le groupe NSO et la Direction de l'Intelligence de la Police colombienne (DIPOL) pour l'achat de Pegasus",
a-t-il déclaré.
Pegasus est un logiciel espion développé par la société israélienne de cybersécurité NSO Group. Selon Petro, entre juin et octobre 2021, la DIPOL a acquis ce logiciel, qui a été au centre de grandes controverses dans des pays comme l'Espagne et le Mexique.
"La DIPOL a acquis ce logiciel pour espionner les téléphones portables lors des émeutes sociales et avant la campagne. L'argent a été transporté par avion de Bogotá à Tel Aviv le 27 juin 2021, déclaré en douane israélienne et déposé dans l'entreprise le 30 juin 2021."
Le président a demandé au chef de la police, le général William Salamanca,
"de localiser le logiciel, à l'intérieur ou à l'extérieur de la DIPOL, afin que les citoyens puissent avoir l'assurance que leurs droits constitutionnels sont respectés".
"L'enquête doit être dirigée par le Bureau du Procureur Général, à travers un audit forensic, afin que la vérité soit connue. Et nous y parviendrons",
a-t-il ajouté.
Le Bureau du Procureur Général a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour identifier les responsables de l'acquisition et de l'utilisation illégale du logiciel Pegasus.
L'annonce de Petro intervient alors que son gouvernement fait face à la première grande grève des transporteurs, qui rejettent une hausse du prix du diesel, un sujet qui occupe actuellement l'agenda médiatique du pays.
"Bien qu'il soit supposé, pour des raisons évidentes, que je parlerai de la grève des transporteurs, je ne vais pas en parler, mais de quelque chose qui me semble encore plus inquiétant",
a-t-il déclaré.
Petro a précisé qu'il est autorisé à divulguer cette information parce que le pays n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël.
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