- 15.11.2024, vendredi
- 09:14
Le Premier ministre thaïlandais et candidat du Parti de la nation thaïlandaise unie, Prayut Chan-O-Cha. Crédit photo: Lillian SUWANRUMPHA / AFP
La Thaïlande a défendu son initiative d'inviter lundi la junte birmane à des pourparlers dans le cadre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), boycottées par plusieurs Etats membres.
"Nous souffrons plus que les autres car nous partageons plus de 3.000 km de frontière terrestre et maritime avec la Birmanie"
, a argué devant la presse le Premier ministre thaïlandais sortant Prayut Chan-O-Cha, lui-même un ancien militaire qui a pris le pouvoir par la force en 2014 mais qui a subi une sévère défaite aux élections générales le mois dernier. Et d'ajouter:
Nous devons nous parler, sinon d'autres populations seront touchées. Aujourd'hui, ce n'est qu'une rencontre, nous n'avons décidé de rien.
La Thaïlande a annoncé avoir invité pour des pourparlers
"informels"
la junte au pouvoir en Birmanie et les pays voisins pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise que traverse le pays depuis le coup d'Etat de 2021.
Les militaires birmans, qui ont repris le pouvoir lors d'un putsch en février 2021 après avoir démis le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, ont été écartés depuis lors des sommets de l'Asean.
La Birmanie est déchirée par des affrontements meurtriers entre la junte et ses opposants qui ont fait plusieurs milliers de morts.
L'Indonésie et la Malaisie, qui sont parmi les pays les plus critiques de la junte birmane au sein de l'Asean, ont boycotté la rencontre, alors que Singapour a mis en garde contre une rencontre
"prématurée"
à un niveau élevé.
Le Cambodge a envoyé un membre de niveau peu élevé de sa diplomatie, alors que la Chine, un soutien de longue date des militaires birmans, a dépêché son envoyé spécial pour les Affaires asiatiques Deng Xijun.
Le dernier sommet de l'Asean s'était achevé en mai en Indonésie
"sans progrès significatifs"
concernant l'application du plan de paix, selon le président indonésien Joko Widodo qui avait prévenu que l'organisation régionale risquait, à cet égard, de devenir inutile.
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