Amnesty demande l'arrêt des "attaques délibérées" contre les civils en RDC

19:2521/02/2024, mercredi
AFP
Des manifestants se rassemblent pour dénoncer le silence de la communauté internationale face à la crise perpétuelle dans l'Est de la République démocratique du Congo, et pour montrer leur soutien à l'armée congolaise et à la milice pro-gouvernementale Wazalendo, à Goma, le 19 février 2024.
Crédit Photo : GUERCHOM NDEBO / AFP
Des manifestants se rassemblent pour dénoncer le silence de la communauté internationale face à la crise perpétuelle dans l'Est de la République démocratique du Congo, et pour montrer leur soutien à l'armée congolaise et à la milice pro-gouvernementale Wazalendo, à Goma, le 19 février 2024.

Amnesty International a appelé mardi à l'arrêt immédiat des "attaques délibérées et aveugles contre les civils", au cours des combats qui opposent l'armée congolaise et ses supplétifs à l'armée rwandaise et aux rebelles du M23 autour de Goma, dans l'est de la RDC.

Après plusieurs mois de calme relatif, des combats intenses ont repris en janvier autour de Goma, la capitale du Nord-Kivu,
"entraînant la mort d'au moins 35 civils"
et faisant
"des centaines de blessés",
a déclaré dans un communiqué Tigere Chagutah, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe. Ce dernier insiste:

Des milliers de civils sont de nouveau pris entre deux feux et ont désespérément besoin d'une aide humanitaire.

En plus il a indiqué qu'aujourd'hui,
"plus d'un million de personnes (...) sont entassées dans et autour de Goma"
, après avoir fui les affrontements.

Les combats étaient toujours en cours mardi près de Bweremana, à une quinzaine de km à l'ouest de Goma, selon des habitants et la société civile locale joints par téléphone.

L'organisation américaine Center for Civilians in Conflict (CIVIC) a également dénoncé mardi
"l'utilisation d'artillerie lourde et d'obus de mortier contre des installations civiles (...), telles que des écoles, des camps de déplacés et des hôpitaux".

"Le pire est à craindre pour les populations victimes de cette escalade aveugle",
a déclaré Vianney Bisimwa, directeur Afrique et Moyen-Orient de CIVIC.

Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mardi
"la présence des forces rwandaises sur le territoire congolais"
et dénoncé
"les atteintes à l'intégrité territoriale de la RDC"
par Kigali.

Cette déclaration intervient trois jours après celle du Département d'Etat américain, qui demande également au Rwanda de
"retirer immédiatement"
ses militaires présents en RDC et de
"retirer ses systèmes de missiles sol-air qui menacent les civils".

En réponse, Kigali s'est plaint d'
"une image profondément tronquée"
donnée par les Etats-Unis, tout en reconnaissant avoir pris
"des mesures visant à assurer une défense aérienne totale du territoire rwandais".

Après huit ans de sommeil, les rebelles du M23 ont repris les armes fin 2021 avec le soutien du Rwanda voisin et se sont emparés de larges pans du Nord-Kivu, jusqu'à couper début février toutes les voies d'accès terrestres menant à Goma, mis à part celle de la frontière rwandaise.

Ils ont mis en déroute l'armée congolaise, qui a fait appel à une myriade de groupes armés locaux, à deux sociétés militaires privées étrangères, et qui bénéficie du soutien de Casques bleus des Nations unies et d'une force régionale de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe).


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