ÉDITION:

Ce ne serait pas la sécurité des innocents qui serait sacrée mais celle d’Israël !

11:476/02/2024, mardi
MAJ: 6/02/2024, mardi
Abdullah Muradoğlu

L'article du professeur juif-américain Avraham Shama, publié dans "The Hill" le 21 novembre 2023, était intitulé "Si le président Biden agit, la guerre de Gaza pourrait prendre fin aujourd'hui". Shama recommande à Biden d'utiliser les armes et l'argent donnés à Israël comme leviers de persuasion pour amener Israël à déclarer un cessez-le-feu et à négocier un règlement pacifique avec les Palestiniens. Soulignant que Biden aurait du sang sur les mains s'il ne le faisait pas, Shama a déclaré que les

L'article du professeur juif-américain Avraham Shama, publié dans "The Hill" le 21 novembre 2023, était intitulé "Si le président Biden agit, la guerre de Gaza pourrait prendre fin aujourd'hui". Shama recommande à Biden d'utiliser les armes et l'argent donnés à Israël comme leviers de persuasion pour amener Israël à déclarer un cessez-le-feu et à négocier un règlement pacifique avec les Palestiniens. Soulignant que Biden aurait du sang sur les mains s'il ne le faisait pas, Shama a déclaré que les gouvernements occidentaux, en particulier la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France, ne devraient pas devenir les complices d'Israël en soutenant ou en fermant les yeux sur les actions d'Israël à Gaza.


Au lieu d'écouter les suggestions et les recommandations des juifs modérés, l'administration Biden a poursuivi une politique qui plaît aux faucons sionistes qui veulent annexer l'ensemble des territoires palestiniens. Alors que les États-Unis étaient le seul pays à avoir les moyens d'arrêter Israël, ils ont placé ce pouvoir derrière Netanyahu. L'administration américaine a joué un rôle dans l’anéantissement de dizaines de milliers de vies innocentes en envoyant continuellement des armes et des munitions à Israël, en contournant même les réglementations et les procédures légales.


De même, il existe une nouvelle concurrence au sein du Congrès américain pour le soutien militaire et financier à Israël. Cette concurrence se manifeste par des projets de loi distincts préparés séparément à la Chambre des représentants et au Sénat. L'administration de Joe Biden a introduit une aide de "14,5 milliards de dollars" à Israël afin d'amener les Républicains de la Chambre et du Sénat à soutenir un ensemble de projets de loi comprenant une aide à l'Ukraine. Les Républicains, quant à eux, ne sont intéressés que par un paquet comprenant une aide à Israël.


Les Républicains trumpistes, qui contrôlent la Chambre des représentants avec une courte majorité, ont préparé un nouveau projet de loi d'aide militaire à Israël de "17,6 milliards de dollars". Les Républicains calculent que les députés démocrates strictement pro-israéliens soutiendront le projet de loi. Selon les informations diffusées par les médias américains, de nombreux démocrates voteront "oui" au projet de loi, qui devrait être voté cette semaine. Toutefois, le projet de loi ne devrait pas être adopté par le Sénat, qui est contrôlé par les Démocrates.


La commission des crédits du Sénat a, quant à elle, fait contrepoids dimanche en annonçant un programme de dépenses d'urgence de "118,3 milliards de dollars". Ce projet de loi serait soutenu par les courants centristes des deux partis au Sénat. Les dépenses envisagées dans le projet de loi du Sénat étaient principalement liées à la sécurité des frontières, à la situation des migrants, à l'Ukraine, à Israël, à l'Indo-Pacifique et au CENTCOM.


Trump et les Républicains trumpistes du Congrès américain veulent bloquer un tel projet de loi, pensant qu'il marquera des points politiques pour Biden. D'ailleurs, le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, sous la pression des Républicains trumpistes, a déclaré que ce projet de loi serait "mort" s'il était approuvé par le Sénat et s'il était soumis à la Chambre des représentants. D'autre part, le projet de loi que Joe Biden veut faire adopter par le Congrès est également contesté par les députés démocrates de gauche. Les législateurs de gauche reprochent au projet de loi de ne pas offrir de voie d'accès à la citoyenneté aux 11 millions de personnes sans papiers qui vivent aux États-Unis depuis de nombreuses années, y compris celles qui ont été amenées aux États-Unis alors qu'elles étaient enfants.


Un autre élément notable du projet de loi du Sénat concerne les Palestiniens. Le projet de loi prévoit ostensiblement un fonds supplémentaire pour l'aide humanitaire aux civils en Cisjordanie et à Gaza. Toutefois, une disposition empêche ce financement d'aller à l'UNRWA, l'agence des Nations unies qui fournit une assistance à près de six millions de réfugiés palestiniens. Les États-Unis et leurs alliés européens ont suspendu leurs contributions financières à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sur la base de fausses allégations des services de renseignement israéliens.


La réponse du porte-parole de la Maison Blanche au projet de loi républicain de la Chambre des représentants, qui n'inclut pas l'Ukraine et ne donne la priorité qu'à l'aide à Israël, est très intéressante. "La sécurité d'Israël doit être sacro-sainte et non un jeu politique", a déclaré la porte-parole Karine Jean-Pierre le 3 février, accusant les Républicains de tenter de faire dérailler le projet de loi bipartisan du Sénat.


"La Cour internationale de justice" a décidé de faire le procès d'Israël. Malgré ce jugement, la mentalité qui ne se soucie pas de la vie de dizaines de milliers de Palestiniens innocents et qui tente toujours de lubrifier la machine de guerre de Netanyahu peut attribuer un caractère "sacré" à la sécurité d'Israël. Cet état d'esprit ne devrait-il pas être mis sur la table et tenu à l'écart des "questions humanitaires" ?

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