Vives tensions aux Comores: l'ONU appelle au "calme" et au respect du droit de manifester

19:2417/01/2024, mercredi
MAJ: 17/01/2024, mercredi
AFP
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, s'adresse à l'assemblée lors d'un événement marquant le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, à l'Office des Nations Unies, à Genève, le 11 décembre 2023.
Crédit Photo : FABRICE COFFRINI / AFP (Archive)
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, s'adresse à l'assemblée lors d'un événement marquant le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, à l'Office des Nations Unies, à Genève, le 11 décembre 2023.

L'ONU a lancé mercredi un appel "au calme" aux Comores après des heurts dans la capitale suite à l'annonce de la victoire du sortant Azali Assoumani à la présidentielle, exhortant les autorités à protéger le droit de manifester.

Dans un communiqué, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, demande également aux autorités de protéger les
"principes démocratiques"
et appelle les manifestants à éviter le recours à la violence.

"Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l'opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement"
, a déclaré M. Türk.

"Alors que le fait de s'en prendre aux biens publics n'est pas acceptable, les autorités doivent veiller à ce que les personnes qui manifestent pacifiquement puissent continuer à le faire librement et en toute sécurité - comme c'est leur droit",
a-t-il ajouté.

Azali Assoumani, ancien militaire putschiste de 65 ans, a remporté 62,97% des voix, selon les résultats provisoires. Il doit ainsi rempiler pour un troisième mandat consécutif qui devrait le maintenir au pouvoir jusqu'en 2029.

Le scrutin présidentiel a enregistré une participation exceptionnellement faible de 16,30%, selon la commission électorale (Ceni), contrastant avec une première estimation publiée dimanche soir à plus de 60%.


Mais l'opposition a réclamé mercredi
l'"annulation"
des élections et dénoncé
"une fraude grossière",
alors que le centre de la capitale, qui compte quelque 100.000 habitants, a été bouclé par les forces de l'ordre.

M. Türk a fait part de son inquiétude concernant les informations faisant état d'arrestations et de l'utilisation de gaz lacrymogènes contre des manifestants pacifiques.


Le communiqué souligne que l'élection présidentielle a eu lieu à la suite d'un
"rétrécissement de l'espace civique et démocratique pendant des semaines, avec des rapports faisant état de détentions arbitraires, de disparitions forcées présumées de détenus et d'une interdiction de facto des manifestations pacifiques et des rassemblements politiques publics depuis 2019".

M. Türk ajoute a ajouté a ses propos:


Je suis préoccupé par la poursuite de la répression et l'absence de pluralisme aux Comores depuis plusieurs années

Il exhorte les autorités à libérer les prisonniers politiques, à mener des enquêtes approfondies sur les violations des droits civils et politiques pendant la période préélectorale et à traduire les auteurs en justice.

"Un nouveau chapitre doit s'ouvrir pour tous les Comoriens et Comoriennes; un chapitre fondé sur le pluralisme, la liberté d'expression, la justice et la responsabilité"
, a-t-il ajouté, concluant:
"Autrement, la démocratie ne se réalisera jamais".

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