ÉDITION:

Présidentielle sénégalaise: un décret de l'Elysée pour "sauver" la candidature de Karim Wade

La rédaction
17:4217/01/2024, Çarşamba
MAJ: 17/01/2024, Çarşamba
Yeni Şafak
AFP
Karim Wade, opposant sénégalais, en photo sur une banderole tenue par ses militants pour demander une élection présidentielle transparente, le 29 novembre 2018.
Crédit Photo : SEYLLOU / AFP (archive)
Karim Wade, opposant sénégalais, en photo sur une banderole tenue par ses militants pour demander une élection présidentielle transparente, le 29 novembre 2018.

Alors que la candidature de Karim Wade a fait l'objet d'un recours devant le Conseil Constitutionnel sénégalais ce mardi, mettant en cause sa double nationalité, un décret publié au Journal Officiel français ce mercredi, a entériné la renonciation à la nationalité française du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade.

"Sont libérés de leur allégeance à l'égard de la France les Français dont les noms suivent: (...) WADE (Karim, Meïssa), né le 01/09/1968 à Paris 15e (75015)"
, est-il écrit.

Sa double nationalité faisait débat à quelques jours de la validation finale des candidatures pour la présidentielle du 25 février, dont il est l'un des principaux concurrents.

Tout candidat à la présidence
"doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin"
, dit la Constitution. Il doit aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle, le français.

Le Conseil constitutionnel sénégalais a entériné et publié en fin de semaine passée une liste provisoire de 21 candidats sur laquelle figure M. Wade. Mais cette liste est encore sujette à réclamations jusqu'à mardi soir, ont-ils précisé. La liste finale doit être arrêtée d'ici à la fin de la semaine.


L'ancien ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, avait publiquement posé dimanche la question de la double nationalité franco-sénégalaise de Karim Wade, déjà soulevée ces dernières semaines dans la presse.


"Au nom de la Constitution et du peuple, fidèle aux valeurs que j'ai toujours défendues, je déposerai demain un recours au Conseil Constitutionnel pour le respect des dispositions de notre charte fondamentale,"
avait-il exprimé sur X avant de passer à l'acte mardi, déposant, par son mandataire, un recours devant le Conseil Constitutionnel contre la candidature du candidat du PDS.

"Gênant"


Sur les réseaux sociaux, le décret tardif de l'Etat français sur la renonciation de Karim Wade à sa nationalité française fait beaucoup parler.
"Le tout nouveau Premier ministre français a publié hier, et seulement hier, le décret portant Libération de Karim Wade de l’allégeance à la France. Qui vient attester sa perte de nationalité le 16 janvier 2024. Soit 4 jours après le publication de la liste des candidats à la présidentielle sénégalaise par le Conseil constitutionnel",
s'exclame le journaliste sénégalais Ayoba Faye.

"En conclusion Karim Wade a fait une fausse attestation sur l’honneur en déposant sa candidature et n’était pas encore exclusivement de nationalité sénégalaise quand le Conseil constitutionnel a validé celle-ci. Un décret publié à la va-vite par les autorités françaises et gênant...",
renchérit Fary Ndao, ingénieur et écrivain sénégalais.


Karim Wade, 55 ans, est né en France d'un père sénégalais et d'une mère française. Il a été empêché par une condamnation de concourir à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall.

Il a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite
.

Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence.


L'Assemblée nationale a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu'à une autre figure de l'opposition et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall.


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