La fermeture du poste-frontière de Ras Jedir plonge la ville tunisienne de Ben Guerdane dans une crise économique, affectant des milliers de commerçants dépendants du commerce transfrontalier avec la Libye.
Sa fermeture représente un coup de massue pour la ville de Ben Guerdane, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest du point de passage et dont l'activité économique est largement dépendante du commerce transfrontalier et des trafics qui pullulent autour.
Cette ville de l'intérieur marginalisé de la Tunisie abrite en effet un vaste souk de pièces de rechange mécaniques, d'électroménager et de vêtements. Mais l'activité la plus lucrative est le commerce de carburants acheminés par contrebande de Libye et vendus deux fois moins cher que dans les stations-service en Tunisie.
La confusion autour d'une réouverture du poste-frontière, maintes fois annoncée par les autorités libyennes avant d'être reportée, accroît le désarroi des commerçants de Ben Guerdane.
Les Libyens viennent en Tunisie essentiellement pour le tourisme ou pour des soins médicaux, alors que les Tunisiens font le voyage dans le sens inverse notamment pour le commerce.
Ben Guerdane: une ville dépendante du commerce transfrontalier
Les autorités tunisiennes ferment les yeux sur le commerce transfrontalier informel à Ben Guerdane, conscientes de son importance pour l'économie d'une région dont les plans de développement promis sont restés lettre morte.
Le secteur du tourisme en Tunisie risque aussi de subir le contrecoup de cette fermeture en cette période estivale durant laquelle de nombreux Libyens affluent habituellement vers l'île tunisienne de Djerba, prévient-il.
Ces groupes ont dressé des barrages de sable pour empêcher la circulation, en signe de protestation contre la décision du ministre libyen de l'Intérieur Imad Trabelsi de confier le contrôle et la gestion du poste-frontière à des agents des services de sécurité et des douanes.
Des trafiquants, originaires notamment de la ville libyenne de Zouara, contrôlent en effet depuis des années le poste-frontière qu'ils considèrent comme leur chasse gardée et qui leur permet de se livrer à un commerce informel très lucratif.