Le chef tunisien du parti al-Joumhouri, Ahmed Nejib Chebbi. Crédit Photo: Fethi Belaid / AFP
Le parti tunisien Al Joumhouri (parti Républicain) a appelé ce jeudi à la libération de tous les prisonniers politiques et à l'arrêt de toutes les persécutions et poursuites politiques.
C’est ce qui ressort des déclarations du chef du parti Al Joumhouri (parti d’opposition), Wissem Sghaier, lors d'une conférence de presse, tenue dans la capitale Tunis, à l’occasion du 100e jour de détention de son secrétaire général, Issam Chebbi.
Sghaier a déclaré que
"le parti Républicain appelle le président Kaïs Saïed à mettre fin à toutes les persécutions et poursuites politiques et à libérer les prisonniers dans un premier temps pour lancer un dialogue national inclusif entre toutes les forces politiques, les organisations nationales et les experts"
.
Pour sa part, Najib Chebbi, chef du Front de salut national (opposition) et frère d'Issam Chebbi, a déclaré lors de son intervention :
“100 jours se sont écoulés depuis l'arrestation de Issam Chebbi, et la raison, c'est qu'il y a eu des discussions qui ont eu lieu entre lui et le reste des détenus dans ce quartier général
(c'est-à-dire le siège du parti Al Joumhouri)
concernant la manière de coordonner les actions pour le retour de la légitimité et de la démocratie en Tunisie"
.
"Ils seront libérés lorsque la société tunisienne se soulèvera et qu'une force en son sein défendra les droits et libertés et forcera les autorités à libérer tous les détenus"
, a-t-il affirmé.
Il convient de noter qu'Issam Chebbi a été arrêté le 22 février dernier, pour son implication présumée dans un "complot contre la sûreté de l'État".
Jusqu'à 10h45 (GMT), les autorités officielles tunisiennes n'avaient encore émis aucun commentaire à propos des déclarations tenues lors de la conférence de presse d’Al Joumhouri.
Les autorités tunisiennes procèdent, depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, des magistrats, un homme d’affaires influent, des avocats, des militants politiques, et des syndicalistes.
Le 14 février dernier, Kaïs Saïed a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.
À maintes reprises Saïed a insisté sur l'indépendance du pouvoir judiciaire, mais l'opposition l'accuse d'instrumentaliser la justice pour traquer ceux qui rejettent les mesures d'exception qu’il avait déclarées dès le 25 juillet 2021.
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