RDC: Crise humanitaire à Goma, l'ONU tire la sonnette d'alarme

La rédaction avec
17:0028/01/2025, mardi
MAJ: 28/01/2025, mardi
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Les habitants de Goma alors que des membres du groupe armé M23 traversent une rue du quartier de Keshero, le 27 janvier 2025.
Crédit Photo : STR / AFP
Les habitants de Goma alors que des membres du groupe armé M23 traversent une rue du quartier de Keshero, le 27 janvier 2025.

L'ONU alerte sur la crise humanitaire qui s'aggrave dans l'est de la RDC, avec plus de 700 000 déplacés, une violence incessante et des conditions de vie catastrophiques à Goma.

Le bureau humanitaire de l'ONU a tiré la sonnette d'alarme mardi concernant la situation humanitaire catastrophique dans l'est de la République Démocratique du Congo, alors que les combats et les atrocités s'intensifient.


"La situation humanitaire reste extrêmement préoccupante", a déclaré le porte-parole de l'OCHA, Jens Laerke, lors d'un briefing de l'ONU.

Des violences liées au genre, des pillages et des infrastructures humanitaires touchées sont signalés, a précisé Laerke, ajoutant que les hôpitaux à Goma sont débordés, les approvisionnements en électricité et en eau perturbés, et la ville reste hors ligne en raison de coupures d'Internet.


Il a souligné que plus de 700 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'année, avec des sites hébergeant 300 000 personnes déplacées internes (PDI) complètement vidés à mesure que les lignes de front ont avancé rapidement la semaine dernière.


Il a ajouté que le fonds d'urgence de l'ONU a alloué 17 millions de dollars pour soutenir la réponse, mais a appelé toutes les parties à établir des corridors humanitaires et des pauses temporaires dans les combats pour permettre à l'aide d'atteindre les civils et d'évacuer les blessés.


L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé ces préoccupations, rapportant près d'un demi-million de déplacements dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu rien qu'en janvier.


"Les sites de PDI, censés offrir un refuge, ont été ciblés par des tirs d'artillerie lourde, détruisant des abris et tuant des civils", a déclaré le porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh.

Tandis que certaines personnes fuient à travers les frontières, beaucoup restent piégées, attendant une aide dans des conditions de vie menaces, a ajouté Saltmarsh.


Le Programme alimentaire mondial (PAM) a également averti d'une crise alimentaire qui s'aggrave à Goma, où les routes bloquées et les ports fermés coupent l'approvisionnement vital.


"Les familles fuyant les combats font face à des défis inimaginables, et la pénurie alimentaire devient critique", a déclaré la porte-parole du PAM, Shelley Thakral. Les opérations du PAM dans la région ont été temporairement suspendues en raison des risques de sécurité, ce qui aggrave encore la crise.

Les agences de l'ONU ont collectivement condamné la violence et appelé toutes les parties à respecter le droit humanitaire international, garantir la protection des civils et faciliter l'accès humanitaire.


Avec plus de 5,1 millions de personnes déjà déplacées dans le Nord et le Sud-Kivu avant cette escalade, la RDC reste au centre de l'une des urgences humanitaires les plus graves au monde.


"C'est un énorme test pour les Congolais piégés par les combats à Goma et dans les environs - celui de leur résilience et les prochaines 24 heures seront cruciales alors que les gens commencent à manquer de fournitures et devront voir ce qu'ils peuvent trouver pour survivre", a déclaré Thakral.

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