Le cimentier français Lafarge, aujourd'hui propriété du groupe suisse Holcim, a demandé lundi 200 millions d'euros de réparation à son ancien PDG Bruno Lafont et à quatre autres personnes. Cette demande a été formulée lors d'une audience devant le tribunal des activités économiques de Paris, dans le cadre d'une affaire où l'entreprise est accusée d'avoir financé des groupes terroristes en Syrie.
Durant l'audience, Lafarge a réitéré sa position, accusant les anciens dirigeants d'avoir causé un préjudice financier et réputationnel à l'entreprise.
L'entreprise se tourne désormais contre Bruno Lafont, PDG de 2007 à 2015, trois autres anciens cadres du groupe, ainsi qu'un intermédiaire syrien, estimant qu'ils sont responsables des pratiques incriminées.
Lafont reproche également à Lafarge et Holcim d'avoir plaidé coupables aux États-Unis sans l'en avertir, ce qui, selon lui, compromet sa présomption d'innocence dans les procédures judiciaires en cours. Ces procédures incluent notamment un procès pénal prévu en 2025 devant le tribunal correctionnel de Paris.
Une autre procédure, potentiellement devant les assises, pourrait également les concerner pour complicité de crimes contre l'humanité, un chef d'accusation rarissime en droit français.
Le délibéré du tribunal des activités économiques est attendu pour le 1ᵉʳ avril, mais pourrait être repoussé en raison des procès pénaux à venir.
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