La Cour constitutionnelle thaïlandaise a accepté jeudi d'examiner une requête pouvant mener à la démission du Premier ministre Srettha Thavisin, à qui il est reproché d'avoir nommé ministre une personne condamnée par la justice.
Le tribunal a accepté une pétition soumise par 40 sénateurs en vertu des règles d'éthique, mais a rejeté une demande de suspension du chef du gouvernement en attendant d'instruire l'affaire. Pichit Chuenban, nommé au sein du gouvernement lors d'un récent remaniement, a purgé six mois de prison après une condamnation pour outrage au tribunal en 2008.
Cet ancien avocat proche de l'ancien Premier ministre et toujours influent Thaksin Shinawatra, a remis sa démission mardi pour tenter de protéger Srettha Thavisin. La requête des sénateurs a été acceptée par 6 voix contre 3 et les juges constitutionnels ont donné à Srettha 15 jours pour s'expliquer sur l'affaire.
Les sénateurs avaient en effet bloqué la porte au réformateur Pita Limjaroenrat, dont le parti Aller de l'avant, arrivé en tête du scrutin, avait pourtant constitué une coalition majoritaire à l'Assemblée. Srettha Thavisin, candidat du Pheu Thai, le parti de son prédécesseur le milliardaire Thaksin Shinawatra, avait fini par être nommé en août, en faisant alliance avec des partis pro-armée.
Les premières élections sénatoriales depuis le coup d'Etat doivent avoir lieu le mois prochain et le Sénat qui en sortira sera plus resserré (200 membres) et ne participera plus à l'élection du Premier ministre.