Parmi les 20 candidats figure Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé par une junte militaire président de la transition en avril 2021 après la mort de son père Idriss Déby Itno, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 30 ans jusqu'à ce qu'il soit mortellement blessé par des rebelles.
Le nouvel homme fort de N'Djamena avait promis de rendre le pouvoir aux civils après une transition de 18 mois et de ne pas se présenter aux élections. Mais il avait prolongé la transition de deux ans et annoncé le 2 mars sa candidature à la présidentielle sous la bannière de la coalition "Pour un Tchad uni".
Succès Masra, l'ex-opposant nommé Premier ministre le 1er janvier, s'est aussi déclaré candidat. Le président des "Transformateurs" était revenu d'un an d'exil consécutif à la répression sanglante d'une manifestation à laquelle il avait appelé, à la faveur d'un accord de réconciliation passé avec le gouvernement.
Le président-général avance sans rival sérieux face à une opposition dont les manifestations sont systématiquement interdites et parfois violemment réprimées.
Le 20 octobre 2022, entre une centaine et plus de 300 personnes, selon l'opposition et les ONG nationales et internationales, avaient été tuées par balles par les policiers et militaires, essentiellement à N'Djamena, lors d'une manifestation pour protester contre la prolongation de deux ans au pouvoir de Mahamat Déby.
Trois ans jour pour jour avant sa mort, à deux mois de l'élection présidentielle de 2021 au cours de laquelle M. Dillo Djérou devait affronter Déby père, un assaut par l'armée de sa résidence et siège de son parti avait tué sa mère et l'un de ses fils.