Aisha Machano, porte-parole de la branche féminine du principal parti d'opposition tanzanien, Chadema.
Aisha Machano, porte-parole de la branche féminine du principal parti d'opposition tanzanien, Chadema, a affirmé avoir été enlevée et torturée le week-end dernier par des individus qui se sont présentés comme des officiers.
La Tanzanie connaît ces derniers mois une intensification de la répression politique.
Le parti Chadema accuse les forces de sécurité d'être impliquées dans les disparitions de plusieurs de ses membres et dans le meurtre d'Ali Mohamed Kibao, un de ses dirigeants retrouvé mort le 7 septembre.
Aisha Machano a relaté à des journalistes dimanche que des individus s'identifiant comme des
l'avaient fait monter dans un véhicule tout-terrain la veille, avant de lui couvrir le visage pour partir dans une direction inconnue. Elle a été
"sévèrement battue avant d'être abandonnée dans la nature"
à proximité du village de Kibiti, au sud de Dar es Salaam, a affirmé son parti.
"Des chauffeurs de motos-taxis l'ont trouvée dans un état grave et dans une grande souffrance"
, a ajouté Chadema sur X (anciennement Twitter). Selon Mme Machano, les
cherchaient des informations sur des tissus distribués l'année dernière par la présidente Samia Suluhu Hassan à des membres de l'opposition lors de la Journée internationale des femmes.
Ces tissus ont récemment été brûlés par des responsables de l'aile féminine de Chadema en signe de protestation contre les enlèvements, les meurtres et la disparition des responsables de l'opposition.
"Ils m'ont demandé qui m'avait ordonné de brûler les tissus fournis par Hassan tout en me battant sur tout le corps"
, a raconté Mme Machano en montrant des blessures sur ses bras et ses jambes.
"Les marques que vous voyez sont partout sur mon corps"
.
La police a déclaré dans un communiqué qu'une enquête a été ouverte. Mme Hassan avait montré des signes d'ouverture démocratique à son arrivée au pouvoir en mars 2021, en rouvrant rapidement, par exemple, des médias interdits.
Mais la présidente fait face ces derniers mois à de vives critiques, l'accusant de revenir aux pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli à l'approche des élections locales de novembre et générales de fin 2025.
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