Sept employés de l'ONG américaine World Central Kitchen tués par une frappe israélienne à Gaza

La rédaction
09:572/04/2024, Salı
MAJ: 2/04/2024, Salı
AFP
Les employés de World Central Kitchen tués par l'armée d'occupation israélienne, à l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, dans la Bande de Gaza, le 1er avril 2024.
Crédit Photo : AFP /
Les employés de World Central Kitchen tués par l'armée d'occupation israélienne, à l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, dans la Bande de Gaza, le 1er avril 2024.

Sept collaborateurs d'une ONG américaine qui livre de la nourriture dans la Bande de Gaza paralysée par le blocus d'Israël laissant les Gazaouis au bord de la famine, ont été tués par une frappe israélienne lundi, a affirmé l'organisation mardi, annonçant la suspension de ses activités dans la région.

"World Central Kitchen est dévastée, et confirme que sept membres de notre équipe ont été tués à Gaza dans une frappe des FDI"
, les forces armées israéliennes, a déploré l'ONG basée aux États-Unis.

Les victimes étaient
"originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni, (qu'elles comprenaient aussi) un citoyen ayant la double nationalité américaine et canadienne et une personne palestinienne"
, a ajouté l'organisation fondée par le cuisinier américano-espagnol José Andrés. 

Ils ont été tués
"alors qu'ils travaillaient pour soutenir notre oeuvre humanitaire de livraison de nourriture à Gaza"
, avait-elle indiqué dans un précédent communiqué, dénonçant une
"tragédie"
.

World Central Kitchen a ajouté qu'elle avait décidé de
"suspendre ses opérations dans la région".

Depuis le début de la guerre en octobre, World Central Kitchen a participé aux opérations de secours, notamment en fournissant des repas aux habitants de Gaza.


Les États-Unis, qui disent prendre de plus en plus leurs distances avec leur allié israélien mais qui continuent toujours de leur fournir des armes après quasiment six mois de
"guerre"
dans la Bande de Gaza, se sont déclarés
"profondément troublés"
par cet événement.

"Cœur brisé"


La porte-parole du Conseil de sécurité nationale, qui dépend de la Maison Blanche, Adrienne Watson a déclaré sur le réseau social X:


Nous avons le cœur brisé et sommes profondément troublés par la frappe.

"Les travailleurs humanitaires doivent être protégés, car ils apportent une aide dont (les Palestiniens) ont désespérément besoin",
a-t-elle ajouté. Et de poursuivre:

Nous exhortons Israël à promptement enquêter sur ce qu'il s'est passé.

La porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson.

Le ministère de la Santé de Palestine avait auparavant fait état de cinq victimes arrivées dans un hôpital de Deir el-Balah, après
"une frappe aérienne israélienne ayant visé un véhicule de l'organisation américaine World Central Kitchen"
dans le centre de la Bande de Gaza.

Précisant que la cinquième personne était un chauffeur et traducteur palestinien, cette même source, avait rapporté dans un autre communiqué:


Ils possèdent la nationalité britannique, australienne et polonaise et la quatrième nationalité n'est pas connue.

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a confirmé qu'une Australienne, Zomi Frankcom, figurait parmi les victimes.
"C'est complètement inacceptable".
Et de déclarer:

L'Australie exige que tous les responsables de la mort de travailleurs humanitaires rendent des comptes.

Un correspondant de l'AFP a vu à l'hôpital des Martyrs d'Al Aqsa de Deir el-Balah cinq corps et trois passeports étrangers près des dépouilles. Sur une image de l'AFP on peut voir le corps d'une des victimes portant un Tshirt noir avec le logo de l'ONG. 


L'armée d'occupation israélienne aurait déclaré qu'elle passerait
"en revue l'incident tragique au plus haut niveau pour en comprendre les circonstances"
et aurait assuré avoir
"travaillé en étroite collaboration avec WCK"
pour sa distribution d'aide.

WCK est impliquée dans l'envoi d'aide par bateau de Chypre vers Gaza et dans la construction d'une jetée temporaire dans le territoire palestinien assiégé. Un premier bateau y avait déchargé sa cargaison mi-mars sous la supervision de l'armée israélienne.

Près de six mois après le début du conflit, le ministère de la Santé de Palestine a annoncé lundi la mort d'au moins 70 personnes au cours des dernières 24 heures, dans
"des dizaines"
de frappes israéliennes à travers la Bande de Gaza.

Dans le nord de Gaza, les équipes médicales fouillaient lundi les décombres de l'hôpital al-Shifa pour extraire des blessés et cadavres après le retrait de l'armée israélienne, laissant derrière elle ruines et cadavres.


Un porte-parole de l'agence de défense civile de Gaza a fait état de 300 morts à l'intérieur et autour de l'hôpital durant les attaques israéliennes.


Des médecins et civils présents dans le complexe ont déclaré à l'AFP qu'au moins 20 corps avaient été retrouvés, dont certains semblaient s'être fait rouler dessus par des véhicules militaires.


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