La capitale du Mozambique est déserte mardi, ses principales artères fortement sécurisées, a constaté l'AFP, au lendemain de la confirmation de la victoire aux élections d'octobre du Frelimo, au pouvoir depuis un demi-siècle, alors que l'opposition maintient ses dénonciations de fraudes.
Maputo reste figée dans un climat de peur et d'insécurité à la veille de Noël après des manifestations violentes dans la soirée et la nuit. La police, en véhicules blindés, patrouille le centre.
Les routes principales et secondaires qui donnent accès à Maputo et à la grande ville voisine de Matola restent bloquées mardi par des barricades constituées de rondins et de blocs de pierre, a constaté l'AFP.
La plupart des riverains restent chez eux, les rares à s'aventurer dehors contemplent les dégâts ou tentent de faire des emplettes urgentes.
Les transports publics sont paralysés. Seuls les véhicules funéraires et les ambulances circulent.
Lundi, après la confirmation de la victoire du Frelimo par la plus haute cour du pays, d'intenses fumées grises avaient recouvert la capitale, des manifestants ayant incendié des barricades et des pneus. A cette période habituellement, les dernières courses de Noël embouteillent le centre.
"Humiliation du peuple"
Des véhicules et plusieurs bâtiments publics, commissariats ou postes de péage sur les routes, ont aussi été mis à sac ou incendiés dans des villes de la partie septentrionale du pays, selon les médias locaux, en particulier dans les provinces de Cabo Delgado, Nampula, Zambezia et Tete, où l'opposition est forte.
Malgré les irrégularités soulevées par nombre d'observateurs lors des élections du 9 octobre, le Conseil constitutionnel a confirmé lundi la victoire de Daniel Chapo, candidat du Frelimo, à la présidence avec 65,17% des voix, rabotant son score de plus de 5 points par rapport aux résultats initialement rapportés par la commission électorale.
A l'Assemblée nationale, le parti conserve une large majorité de 171 sièges sur 250, malgré 24 sièges de moins qu'annoncé en octobre.
Deux mois de manifestations, de grèves et de blocages ont coûté la vie à au moins 130 personnes, pour la plupart des manifestants tués par balles, d'après l'ONG locale Plataforma Decide.