Le chef d'État sénégalais, Macky Sall, a présidé, mercredi soir, les discussions ayant tourné autour de la situation politique du pays. Crédit Photo: APANEWS
Le président sénégalais, Macky Sall, a lancé un dialogue national avec les forces vives de la nation pour discuter de sujets tels que la situation sociopolitique, la gestion des ressources pétrolières et gazières, et les réformes politiques, malgré la non-participation de certaines coalitions de l'opposition.
Le dialogue national avec les forces vives de la nation initié par le président sénégalais, Macky Sall, pour des concertations sur la situation sociopolitique, la gestion des ressources pétrolières et gazières dont l’exploitation démarre au dernier trimestre de 2023, entre autres sujets, a été lancé mardi au palais de la République sous la présidence du chef de l’Etat, a constaté la presse.
Des personnalités politiques de la majorité et du pouvoir, des leaders d’organisations syndicales, du patronat et de la société civile ainsi que des guides religieux et coutumiers ont répondu à l’appel au dialogue lancé par le président Sall.
"Il est de notre devoir de nous retrouver pour délibérer sur nos affaires communes"
, a déclaré Sall dans son allocution d’ouverture, indiquant que les échanges à l’occasion de la cérémonie d’ouverture vont permettre de décliner les termes de référence du dialogue qui va durer 15 jours.
Il a dans la lancée appelé au respect des institutions, de la culture de la paix et de la cohésion nationale.
Même si les termes de références n’ont pas encore été déclinés, le président Sall a présenté des pistes de réflexion pour le volet politique.
"Sur le volet dialogue politique, je vous recommande de mener les concertations de façon à consolider nos acquis démocratiques par de nouveaux consensus sur le code électoral, le processus électoral et les droits civiques et politiques"
, a-t-il exhorté.
"Ce sera un dialogue sans tabou, on discutera de tout"
, a relevé Sall en réaction à l’allocution de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, lors de la rencontre.
Membre à la fois de Yewwi Askan Wi, principale coalition de l’opposition et du F24 (forces vives 2024 contre le 3ème mandat), l’ancien maire de Dakar a évoqué la question du 3ème mandat, la suppression du parrainage, la modification des articles L29, L30 et L 157 du code électoral ainsi que la libération des
.
Sa participation, qu’il justifie par sa qualité de leader d’un parti politique indépendant (Takhawou Sénégal), a créé un certain malaise au sein de la principale coalition de l’opposition dont il est l’unique participant à ce dialogue.
Le parti démocratique sénégalais (Pds) de l’ancien président Abdoulaye Wade participe aussi au dialogue.
Les candidats déclarés de ces deux formations pour la présidentielle de 2024, à savoir Khalifa Sall et Karim Wade (fils de l’ancien président), sont jusque-là sous le coup d’une inéligibilité suite à des peines de prison prononcées à leur encontre.
Le dialogue intervient alors que le pays traverse une situation politique tendue exacerbée par les déboires judiciaires de l’opposant Ousmane Sonko qui menacent sa participation à la présidentielle de 2024 et le flou entretenu jusque-là par le président Sall sur un éventuel 3ème mandat.
Le F24 qui regroupe plus d’une centaine de partis politiques, organisations syndicales et de la société civile ainsi que Yewwi Askanwi, la principale coalition de l’opposition, ont décliné leur participation au dialogue.
En lieu et place, le F24 avait prévu d’organiser aux Parcelles Assainies (banlieue de Dakar) un dialogue parallèle
. Rencontre finalement interdite par le préfet de Dakar.
Dans un communiqué publié le 3 mai, le F24 avait affirmé que sa priorité n’était pas de
"répondre à une quelconque concertation avec un pouvoir qui bafoue les libertés individuelles et collectives"
mais plutôt de
"lutter contre les velléités de 3ème candidature du président Macky Sall"
.
Yewwi Askan Wi dont les organisations membres sont toutes affiliées au F24 avait, par voie de communiqué le 25 mai, pointé
"un soit disant dialogue"
organisé par le président Sall pour détourner les sénégalais des difficultés auxquelles ils sont confrontés.
"La coalition Yewwi Askan WI déclare solennellement son rejet catégorique de ce dialogue"
, a ainsi tranché la coalition, exigeant en outre la libération des détenus politiques, l’arrêt immédiat des persécutions contre ses membres et une annonce claire de Macky Sall qu’il renonce au 3ème mandat.
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