Les gens passent devant les dégâts causés par le tremblement de terre recouverts de neige dans la ville de Suzu, préfecture d'Ishikawa, le 8 janvier 2024, une semaine après le séisme de magnitude 7,5.
Le puissant séisme qui a ébranlé le centre du Japon le 1er janvier a fait au moins 161 morts, et plus de 2.000 personnes restent isolées lundi, alors que d'importantes chutes de neige perturbent les opérations de secours.
Près d'une semaine après le tremblement de terre de magnitude 7,5 qui a également fait 560 blessés, 103 personnes sont toujours portées disparues, selon un nouveau décompte annoncé lundi matin par le département d'Ishikawa, le plus touché par la catastrophe.
Le séisme, suivi de centaines de répliques, a provoqué des milliers de glissements de terrain, l'effondrement de bâtiments et de routes, et des incendies.
Il a aussi déclenché un tsunami avec des vagues de plus d'un mètre de hauteur sur la côte de la péninsule de Noto, une étroite bande de terre d'une centaine de kilomètres de long s'étirant dans la mer du Japon.
La secousse a été ressentie jusqu'à Tokyo, à 300 kilomètres de distance.
Les milliers de secouristes venus de tout le Japon, qui continuent à explorer les décombres à la recherche de corps, doivent composer lundi avec la neige qui s'est abattue sur la péninsule de Noto, se déposant en couches de plus de 10 cm par endroits, et des températures ne dépassant pas 4°C.
De nouveaux glissements de terrain dus aux précipitations sont à craindre et le verglas devrait encore compliquer la circulation sur les voies endommagées par le séisme, ont prévenu les autorités.
Les services de secours poursuivent également leurs efforts pour atteindre plus de 2.000 personnes parfois en situation critique, isolées en raison des routes endommagées par le séisme, et leur acheminer vivres et équipements.
Le gouverneur du département d'Ishikawa, Hiroshi Hase, a souligné auprès de la chaîne de télévision publique NHK qu'il fallait
"à tout prix empêcher des décès"
parmi les réfugiés de la catastrophe, alors que quelque 29.000 personnes étaient abritées dimanche dans 404 refuges gouvernementaux.
Situation sanitaire critique
"Apporter aux gens le minimum d'aide humanitaire pour qu'ils puissent survivre est un défi"
, a expliqué sur la chaîne TV Asahi Hisayoshi Kondo, à la tête d'une équipe d'assistance médicale dépêchée sur place, estimant que
"dans les zones isolées, l'approvisionnement en eau et nourriture est encore insuffisant"
.
Mais à cause de l'accès difficile aux endroits où sont réfugiés les habitants, même
"l'envoi de matériel de secours depuis l'ensemble du pays ne résout pas le problème"
, a commenté ce médecin.
Selon le maire de la ville de Wajima, où de nombreux bâtiments ont été ravagés par des incendies après le séisme, la situation sanitaire est critique dans les refuges.
"Les centres d'évacuation sont bondés et les maladies infectieuses comme le norovirus et le Covid font leur apparition",
a ainsi mis en garde Shigeru Sakaguchi dimanche lors d'une réunion sur l'aide aux personnes sinistrées, selon le quotidien Asahi.
Le gouverneur d'Ishikawa a indiqué que les autorités préparaient des lieux de refuge supplémentaires avec suffisamment d'eau, de nourriture et d'appareils de chauffage, notamment en réquisitionnant des chambres d'hôtel.
Environ 18.000 habitations étaient par ailleurs toujours privées d'électricité, et 66.000 foyers n'avaient pas accès à l'eau courante dimanche.
Ce séisme est le premier à causer la mort de plus de 100 personnes au Japon depuis le tremblement de terre ravageur de Kumamoto (sud-ouest) qui a fait 276 morts en 2016.
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents.
L'archipel est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur ses côtes nord-est, une catastrophe qui a fait quelque 20.000 morts et disparus.
Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le plus grave depuis celui de Tchernobyl en 1986.
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