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RDC: une nouvelle marche de l’opposition empêchée par la police

La police congolaise a empêché, jeudi à Kinshasa, une manifestation de l’opposition contre la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qu’elle accuse de préparer des élections "chaotiques" en République démocratique du Congo (RDC).

09:46 - 26/05/2023 Cuma
MAJ: 10:34 - 26/05/2023 Cuma
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Crédit Photo: Guerchom Ndebo / AFP
Crédit Photo: Guerchom Ndebo / AFP

Après la répression de la marche de l’opposition samedi dernier, quelques centaines de militants ont répondu à l’appel des opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sessanga et Matata Mponyo qui se sont récemment déclarés candidats à la présidentielle prévue le 20 décembre 2023.


La police s’est déployée dès l’aube, équipée d'engins anti-émeutes pour quadriller les voies menant à la Commission électorale en plein cœur de la commune des affaires de Kinshasa, a constaté la presse.

Le Vice-gouverneur de la capitale, Gecoco Mulumba, avait interdit le sit-in devant le siège de la Ceni, estimant qu’en vertu d’une loi controversée, cet espace
"est repris parmi les zones neutres"
interdites à toutes les manifestations politiques.

Présents lors de ce rassemblement, des leaders de l'opposition ont notamment contesté le fichier électoral.


"C’est une dictature. Nous n’allons pas accepter de laisser passer un autre hold-up électoral comme en 2018. Nous sommes déterminés à faire échec à tout processus chaotique. Tout se passe dans l’opacité totale"
, a déclaré l’opposant Martin Fayulu, candidat à la présidentielle de 2018 remportée par Félix Tshisekedi, mais dont il a toujours contesté les résultats.

"Nous ne sommes pas d’accord avec ce processus chaotique. Un fichier électoral ne peut pas être audité pendant 3 ou 4 jours et être brandi comme crédible alors que l’enregistrement des électeurs était scandaleux"
, a, pour sa part, déclaré Moïse Katumbi, au milieu d’une cohue.

La police a demandé aux opposants de se constituer une délégations de dix personnes, mais ces derniers ont contesté pendant de longues discussions, parfois interrompues par des bousculades.


Les forces de l’ordre ont dispersé le rassemblement à coup de matraque contraignant les opposants à repartir.

"Nous allons revenir. Chaque jeudi, nous allons manifester devant la Ceni pour que le pouvoir comprenne que personne ne sera dupé, le peuple est éveillé"
, a indiqué Delly Sessanga.

La police s’est félicité d’avoir contenu la manifestation sans coup de feu, ni gaz lacrymogènes.

"Précisément, tout en restant ferme mais courtois, la police n’a émis aucun tir que ce soit à balle réelle ou en gaz lacrymogène. Aucun cas de blessure ou de décès n'a été enregistré du côté des manifestants"
, a déclaré le chef de la police de Kinshasa dans un communiqué.

En visite d'Etat en Chine depuis mercredi, le président Tshisekedi a profité d’un entretien avec la diaspora congolaise pour critiquer l'opposition qui, selon lui,
"ne sait pas ce qu'elle veut"
. Il a rassuré que
"les élections auront bel et bien lieu à la date prévue et personne à part le calendrier ne nous empêchera de le faire"
.

Le Président compte briguer un nouveau quinquennat.


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