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Un rapport sur la pédopsychiatrie en France, rendu public au mois de mars dernier par la Cour des Comptes, estime "qu’environ 1,6 million d’enfants et adolescents souffrent d’un trouble psychique", un chiffre qui demeure dans la moyenne des pays de l’OCDE. Or, ce secteur pèche en France par "une offre de soins psychiques inadaptée aux besoins de la jeunesse" ainsi que par un "parcours de soins trop peu gradué et une offre saturée".
Selon le rapport,
"entre 750 000 et 850 000 enfants et adolescents bénéficient, annuellement, de soins prodigués en pédopsychiatrie par des professionnels spécialisés selon les différentes modalités (ambulatoire, hospitalisations partielles et complètes)".
Les soins sont rendus plus difficiles par les fortes inégalités territoriales, de même que la
"diminution du nombre de pédopsychiatres de 34 % entre 2010 et 2022 rend encore plus difficile l’accès aux soins psychiques infanto-juvéniles"
, explique la Cour des Comptes.
Tout comme le nombre de professionnels qui a reculé de 34 % entre 2010 et 2022, le nombre de lits dédiés dans les hôpitaux a baissé de 60 % au cours des 30 dernières années, atteignant environ 2 200 lits aujourd'hui. Les dépenses de la prise en charge des enfants et adolescents en détresse psychique dans les établissements de santé en 2019
"sont estimées à 1,8 milliard d’euros et sont concentrées sur le secteur public",
affirme la Cour des Comptes.
Le ministère de la Santé a certes voulu
"renforcer l’accès à l’offre de soins psychiques infanto-juvéniles depuis 2018
[…]
. Néanmoins, cette dernière ne se fixe pas d’objectifs clairs et ne prévoit pas de calendrier de mise en œuvre".
La Cour des Comptes a proposé dans son rapport plusieurs recommandations pour décharger les centres médico-psychologiques (CMP) de
"près de 50 % de leur travail",
notamment en intégrant les 25 000 psychologues libéraux dans les parcours de soins, en créant des
"maisons de l'enfance et de l'adolescence"
aptes à proposer un accueil et une orientation plus efficace des patients.
Elle préconise aussi de
"doubler le nombre d’étudiants formés annuellement à la psychiatrie infanto-juvénile"
, de
"soutenir la recherche française pour valoriser la discipline" et de "renforcer la place des psychologues et des infirmiers en pratique avancée dans le parcours de soins".
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