France: un interne en médecine se suicide chaque semaine

13:346/01/2023, vendredi
MAJ: 6/01/2023, vendredi
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Des médecins participent à une manifestation organisée par le collectif « Médecins pour demain », soutenue par plusieurs syndicats de médecins, dans le centre de Paris le 5 janvier 2023. @ Emmanuel DUNAND / AFP
Des médecins participent à une manifestation organisée par le collectif « Médecins pour demain », soutenue par plusieurs syndicats de médecins, dans le centre de Paris le 5 janvier 2023. @ Emmanuel DUNAND / AFP

Un interne en médecine se suicide chaque semaine en France, selon plusieurs collectifs de médecins qui ont manifesté jeudi à Paris pour réclamer de meilleures conditions d’exercice.

Au cœur d’un cortège de plusieurs milliers de soignants, parti du Panthéon pour rejoindre le ministère de la Santé, les participants ont observé une minute de silence en mémoire de ces internes qui mettent fin à leurs jours.

Dénonçant un système de santé à bout de souffle, les manifestants réclament le doublement des honoraires de consultation des médecins libéraux et une amélioration de leurs conditions de travail.

Ils alertent par ailleurs sur une pénurie de soignants et les lourdes lacunes du système de santé français.

Selon le docteur Jean-Francois Damour, interrogé par l’Agence Anadolu au cœur du cortège,
"en décembre, il y a 150 personnes qui sont mortes aux urgences parce qu’elles n’ont pas eu le temps d’être prises en charge"
.
Ce généraliste spécialisé en médecine vasculaire assure que
"pour les infirmières, la durée de vie professionnelle moyenne est de 5 ans et qu’il manque 60 000 infirmières en France alors que 180 000 infirmières ont quitté la santé parce qu’elles n’en pouvaient plus"
.

De son côté, le ministre de la Santé, Francois Braun, a fait savoir jeudi matin au cours d’une interview télévisée, qu’il était opposé au doublement du tarif de la consultation.

"Doubler le tarif de la consultation chez un généraliste de 25 à 50€, je suis contre, mais l’augmenter, pourquoi pas. En contrepartie, je veux que les Français aient accès à un médecin partout, y compris la nuit et le week-end. Laissons les négociations aboutir", a-t-il déclaré.

À leur arrivée devant le ministère de la Santé, les manifestants ont été accueillis par un cordon de policiers les empêchant d’aller plus loin.

Ils se sont donc dispersés après avoir appelé à poursuivre la mobilisation.

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