Mayotte / Opération Wuambushu: les Comores demandent à la France "de faire une pause"

15:398/05/2023, lundi
MAJ: 8/05/2023, lundi
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Une pancarte "Stop Wuambushu" lors d'une manifestation contre la proposition législative sur l'asile et l'immigration. Crédit Photo: Alain JOCARD / AFP
Une pancarte "Stop Wuambushu" lors d'une manifestation contre la proposition législative sur l'asile et l'immigration. Crédit Photo: Alain JOCARD / AFP

Les Comores demandent à la France de "faire une pause" dans l’opération Wuambushu en cours à Mayotte, a déclaré dimanche le président Azali Assoumani à l’antenne de France 24.

"La France gère Mayotte depuis 47 ans, donc elle est responsable, pour ne pas dire coupable de la délinquance à Mayotte. Moi, je ne suis ni coupable ni responsable de rien"
, a-t-il estimé, avant d’assurer que ce
"sont les gens qui sont à Mayotte qui laissent les gens y aller et qui gagnent de l’argent comme ça".

Le dirigeant comorien a, par ailleurs, fait savoir qu’il n’était
"pas prêt"
à accueillir ses ressortissants expulsés moyennant un soutien financier et considère que
"la France est un pays de droit et c’est à la France de les gérer"
.

"Maintenant, comme il y a à Mayotte des Comoriens qui sont médecins ou professeurs, des gens peuvent venir à Moroni pour qu’ils aient quelque chose à faire, c’est une option à approfondir. Je ne vais pas accepter que les Comoriens qui sont à Mayotte soient expulsés moyennant de l’agent, on n’achète pas ça, mais néanmoins, on est prêt à discuter dans le cadre des relations entre la France et les Comores",
a-t-il poursuivi.

Azali Assoumani indique enfin s’être entretenu à deux reprises avec le président Macron au téléphone.

"Nous sommes prêts à discuter, entre nous deux, les Présidents, ou entre nos ministres. Pas seulement entre nos deux ministres de l’Intérieur, mais de gouvernement à gouvernement, c’est-à-dire entre les ministres comoriens des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur et leurs homologues français",
a-t-il souhaité.

Quelque 1 800 policiers et gendarmes sont déployés dans le cadre de cette opération qui devrait encore durer de longues semaines. Les autorités françaises souhaitent ainsi déloger un maximum de Comoriens arrivés à Mayotte sans titre de séjour.


Cette opération a été annoncée par Paris dès février et vise à déloger des migrants en situation irrégulière, vivant dans des bidonvilles à Mayotte, qui constitue le département le plus pauvre de France, afin de les expulser vers Anjouan, l'île comorienne la plus proche située à 70 kilomètres.


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