Les autorités portuaires comoriennes ont annoncé jeudi que les bateaux en provenance du département français voisin de Mayotte sont à nouveau autorisés à accoster, après une suspension de quelques jours, et les Comoriens autorisés à débarquer à condition qu'ils détiennent une pièce d'identité.
Les autorités françaises ont déployé depuis plusieurs jours d'importants moyens logistiques et humains pour déloger des migrants illégaux des bidonvilles de Mayotte dans le cadre d'une opération controversée baptisée "Wuambushu" ("reprise" en mahorais). Quelque 1.800 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont des centaines de renforts venus de métropole.
Les Comoriens en situation irrégulière, soit la grande majorité des sans-papiers présents dans l'archipel français de l'océan Indien, doivent être renvoyés sur l'île comorienne la plus proche, Anjouan, à seulement 70 km.
Mais un bras de fer s'est engagé depuis lundi entre les autorités françaises et comoriennes, Moroni ayant refusé l'accostage d'un bateau en provenance de Mayotte transportant 60 migrants et suspendu le trafic de passagers dans le port de Mutsamudu (Anjouan, nord-ouest) où les personnes expulsées sont habituellement débarquées.
"Coopérer"
Appartenant géographiquement à l'archipel comorien, Mayotte, située entre Madagascar et la côte est-africaine, s'est séparée des Comores en 1974 à l'issue d'un référendum où les trois autres îles ont choisi l'indépendance. Elle est devenue département français en 2011 mais l'Union des Comores refuse toujours de reconnaître la souveraineté de la France.
De nombreux migrants africains périssent régulièrement dans des naufrages en tentant de rallier clandestinement Mayotte à bord de petites embarcations de pêche à moteur appelées kwassa kwassa. Selon l'Institut national des statistiques français (Insee), près de la moitié des 350.000 habitants de Mayotte ne possèdent pas la nationalité française.